Fusion nucléaire : comment fonctionne la collaboration au sein d'Iter ?
Aujourd'hui, Iter regroupe sept membres et la coopération scientifique s'étend en tout à 35 pays.
Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°913, daté mars 2023.
En 1985, le secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev propose au président américain Ronald Reagan une collaboration internationale pour la recherche pacifique sur la fusion. C'est la naissance d'Iter. La France de François Mitterrand rejoindra rapidement le projet, avec le Japon.
Une multitude de pays
Aujourd'hui, l'organisation intergouvernementale regroupe sept membres : la Chine, la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom), l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Fédération de Russie et les États-Unis. La coopération scientifique s'étend en tout à 35 pays. Pas étonnant donc qu'une trentaine de langues différentes soient parlées sur le site de Cadarache. Les contrats sont régis par le droit international selon des accords propres à Iter, comme pour l'ONU, l'OMS, l'Unesco… Chacun est là pour cinq ans, renouvelables, dans un management à l'anglo-saxonne.
La guerre en Ukraine n'a rien changé
Les sept membres partagent le coût de la construction, de l'exploitation et du démantèlement de l'installation. La contribution se fait à 90 % en nature, chacun construisant des pièces de ce gigantesque mécano. La France a fourni de surcroît le site en 2005, à l'issue d'un long feuilleton politico-scientifique l'opposant au Japon. Les membres disposent d'un représentant au conseil de gouvernance et gèrent collégialement l'organisation. Le conflit en Ukraine n'a rien changé. La Russie ne s'est pas retirée de la collaboration et devrait continuer d'acheminer des pièces comme convenu.
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