Fusion d'Ahrar al Cham avec un autre groupe islamiste en Syrie

Combattants du groupe Ahrar al Cham près de Hama, dans le nord-ouest de la Syrie. Ce puissant groupe islamiste syrien a annoncé dimanche sa fusion avec le petit groupe Soukour al Cham, également djihadiste, apparemment pour gagner en force face aux groupes concurrents. /Photo prise le 16 mars 2015/REUTERS/Khalil Ashawi

AMMAN (Reuters) - Le puissant groupe islamiste syrien Ahrar al Cham a annoncé dimanche sa fusion avec le petit groupe Soukour al Cham, également djihadiste, apparemment pour gagner en force face aux groupes concurrents. Selon certains rebelles, ce rapprochement va renforcer l'influence d'Ahrar al Cham dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, où son rival, le Front al Nosra, branche d'Al Qaïda en Syrie, s'est développé récemment en éliminant les groupes rebelles non djihadistes soutenus par l'Occident. "Cela va représenter un concurrent important pour Nosra à Idlib", estime Abou Malek al Chami, commandant rebelle du Djaich al Moudjahidine oual Ansar. Ahrar al Cham, dont les observateurs estiment qu'il est financé par les Etats arabes du Golfe, disposerait de 10.000 combattants, essentiellement Syriens, à la différence d'Al Nosra, dont les djihadistes sont plutôt étrangers. Le chef d'Ahrar al Cham et la plupart de ses commandants ont été tués en septembre dernier dans une explosion. Selon un intellectuel djihadiste, le tarissement des fonds venus de l'étranger et la perte de ses dirigeants incitent Ahrar al Cham à se rapprocher d'autres brigades. "La baisse des son financement régional et la perte de ses chefs ont eu pour conséquence cette nouvelle affiliation, non pas pour des questions d'idéologie, mais pour le renforcement de sa structure interne", commente le Jordanien Hassan Abou Haniyah, un intellectuel jordanien en vue, qui suit de près les mouvements fondamentalistes radicaux. (Suleiman Al-Khalidi; Danielle Rouquié pour le service français)