Une « funeste connerie » : Qu’a voulu dire Macron avec cette sortie sur la durée du mandat présidentiel ?

Emmanuel Macron photographié à l’Elysée le 21 juillet (illustration)
Emmanuel Macron photographié à l’Elysée le 21 juillet (illustration)

POLITIQUE - Il n’y avait ni micro, ni caméra, ni téléphone portable, mais une phrase prononcée par Emmanuel Macron face aux chefs des partis représentés au Parlement est sortie du huis clos de la Maison d’Éducation de la Légion d’honneur ce jeudi 31 août. Et par une personne qui n’était même pas assise à la table : Jean-Luc Mélenchon.

Dans une publication sur X (ex-Twitter), le leader intellectuel de la France insoumise révèle un moment de la discussion qui lui a été rapporté par Manuel Bompard, le coordinateur national de LFI qui lui était présent aux « rencontres de Saint-Denis », qui se sont terminées tard dans la nuit. « Cette méthode court-circuite encore la démocratie parlementaire et sociale. Mais Macron a craqué. Il a dit : ’Ne pas pouvoir être réélu est une funeste connerie’», a tweeté le triple candidat à la présidentielle.

Une manière de laisser entendre que le chef de l’État s’est trahi, alors même que parmi les proches du président, certains ont évoqué à haute voix la possibilité de modifier la Constitution pour lui permettre de viser un troisième mandat (ce qui est en réalité hautement improbable sur le plan politique et juridique).

Septennat unique ou troisième quinquennat ?

Alors, qu’en est-il ? Emmanuel Macron a bien prononcé une phrase de cet ordre, au détour d’une discussion portant sur la réforme des institutions, selon des informations de l’AFP confirmées au HuffPost. C’était au « moment où Jordan Bardella proposait un septennat unique », confie une source bien informée.

Ce que confirme l’entourage du président du Rassemblement national. « C’était sur la proposition du septennat unique du RN. Le président de la République a dit que ça affaiblirait l’autorité du chef de l’État et que cela posait un problème démocratique », souffle-t-on dans le camp de Jordan Bardella, réfutant l’interprétation faite par Jean-Luc Mélenchon, au sujet des intentions prêtées à Emmanuel Macron concernant un troisième mandat.

« Il a peut-être fait une plaisanterie sur ce thème », tente encore un participant de la réunion appartenant à la majorité, cité par l’AFP, sans préciser si le chef de l’État parlait de son propre cas ou de la philosophie de la proposition faite par Jordan Bardella.

Dans une interview à La Provence fin juin, Emmanuel Macron assurait que son problème « ce n’est pas de durer, mais de faire ». Ce qui avait été perçu comme une volonté de fermer définitivement la porte à un troisième mandat. Un signe, si infime soit-il, qui laisse penser que le locataire de l’Élysée n’imagine pas une manœuvre lui permettant de rester en poste en 2027. Du moins à ce stade.

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