Fuite de Carles Puigdemont: la police catalane reconnaît des erreurs lors du retour en Espagne de l'indépendantiste
Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont, en fuite depuis 7 ans, est réapparu début août à Barcelone avant de s'enfuir à nouveau. Les policiers catalans, censés l'interpeller, reconnaissent des erreurs.
La police régionale catalane a admis, dans un rapport à la justice espagnole, avoir commis des erreurs dans le dispositif mis en place pour arrêter Carles Puigdemont lors de son retour au début du mois à Barcelone. Ces bévues ont permis au leader indépendantiste de s'échapper, affirme vendredi 23 août la presse espagnole.
Cet aveu est contenu dans un rapport demandé aux "Mossos d'Esquadra" (nom de la police catalane) par un juge du Tribunal Suprême après la fuite rocambolesque de Carles Puigdemont le 8 août, d'après plusieurs journaux espagnols.
Aveu des policiers catalans
L'un des éléments qui retient le plus l'attention est l'admission par les "Mossos" dans ce document qu'ils n'avaient pas imaginé un seul instant que Carles Puigdemont, qui est en fuite depuis 2017, puisse s'enfuir de nouveau après son retour.
"Nous n'avions pas envisagé que M. Puigdemont revienne en Espagne pour ensuite s'enfuir", peut-on lire dans le rapport, cité par le site d'informations El Confidencial.
Figure centrale de l'indépendantisme catalan, Carles Puigdemont, 61 ans, qui avait fui en Belgique en 2017 après la tentative de sécession de la Catalogne, fait depuis l'objet d'un mandat d'arrêt.
Il s'était présenté aux élections régionales catalanes du 12 mai comme tête de liste de son parti, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), promettant de revenir pour prendre part au vote d'investiture du nouveau président de la région, qui a eu lieu le 8 août.
Mais ce jour-là, il s'était contenté d'un bref discours près du Parlement régional, devant des milliers de sympathisants et les caméras de télévision, avant de s'éclipser discrètement, parvenant à déjouer le dispositif policier censé l'arrêter.
Trois policiers accusés de complicité arrêtés
Dans le rapport, les "Mossos", selon la presse, expliquent que le drone qui suivait Carles Puigdemont s'était concentré sur la foule qui avançait vers le Parlement, perdant ainsi sa trace lorsqu'il est monté dans une voiture qui lui a permis de s'en aller sans être inquiété, indique La Vanguardia.
Après ce fiasco, trois policiers catalans avaient été arrêtés, accusés de complicité dans la fuite du responsable séparatiste.
Pour sa part, le leader du Parti populaire (droite), Alberto Núñez Feijóo, avait dénoncé une "farce", exigeant la comparution du Premier ministre Pedro Sánchez et la mise à pied de plusieurs ministres.
Appui à Pedro Sanchez
Les doutes et les questions de l'opposition de droite sur l'attitude des "Mossos" et celle du gouvernement espagnol reposent sur le fait que l'existence de l'exécutif de Pedro Sánchez dépend du soutien au Parlement des sept députés de Junts per Catalunya.
En contrepartie de son appui à Pedro Sánchez, le parti de Carles Puigdemont avait négocié une loi d'amnistie qui a été votée en mai et dont ce dernier devait être le principal bénéficiaire.
Mais les juges ont décrété que deux des délits dont il est accusé ne peuvent faire l'objet d'une amnistie et ont donc maintenu le mandat d'arrêt à son encontre.