Un ftour avec Nacira Guénif, en déambulation introspective

Nacira Guénif à Barbès, le 30 mai.

Tout au long de ce mois de ramadan, «Libération» va partager un ftour, le repas de rupture du jeûne, avec des personnalités. Aujourd'hui, promenade en compagnie de la sociologue Nacira Guénif.

Un rendez-vous ftour (1) avec Nacira Guénif, ça commence dès 18h30 à Barbès devant le centre culturel FGO Barbara, «j’y arriverai côté place et non pas métro aérien», c’est-à-dire du côté habitué, pas folklorique. Le long du boulevard de la Chapelle, les rues grouillent de personnes qui font leurs emplettes : soupes, galettes ou pâtisseries. La sociologue porte des vêtements légers amples et multicolores et se promène dans les rues avec l’aérodynamisme d’un derviche tourneur.

Chaque rue recèle une anecdote. Rue Charbonnière, de l’autre côté du centre Barbara : «Tenez, c’est ici que mon père tenait un restaurant débit de boissons.» Pour elle, cette période de ramadan, c’est surtout de l’introspection.

A lire aussiUn ftour avec… Samia Orosemane, humoriste délurée

La pratique : «Le ramadan ne se réduit plus à qui le fait ou pas»

Nacira Guénif ne s’abstient plus de boire et manger jusqu’au coucher du soleil. «Le ramadan aujourd’hui ne se réduit plus à qui le fait ou pas. Je ressens un attachement culturel et affectif.» Elle estime que le ramadan est «trop folklorisé», avec les gâteaux de l’Aïd et les soirées festives.«J’ai rencontré des personnes non musulmanes qui attendent ce mois pour bénéficier de l’ambiance du soir où l’on s’attarde et s’attable dans de bons restaurants pour profiter des ambiances estivales, surtout dans le sud de la France.» La sociologue distingue ceux qui y sont attachés, de ceux qui le pratiquent, même si les deux catégories peuvent se recouper. Il n’y a pas une pratique mais des usages multiples. «Cela démontre que l’islam est complètement acclimaté en France.»

Dans son sillage, nous écumons la rue Boris-Vian, la rue Polonceau menant au square Léon où des darons s’adonnent aux échecs sur des tables de jeux. Les femmes tuent le temps, vendent pastels, jus (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Pierre Laurent : «C’est de notre responsabilité d'accueillir Fodé-Moussa Camara»
Des «opérations anti-Israël» ont-elles lieu dans les supermarchés ?
Nordahl Lelandais soupçonné d'agression sexuelle sur une enfant de 7 ans
Macron chez Trudeau avant un G7 ébranlé par la guerre commerciale
Vers une nouvelle réforme de la formation des enseignants ?