RAP - La justice a tranché, pourtant, la ville de Rennes n’a pas dit son dernier mot. Le rappeur Freeze Corleone a obtenu la suspension de l’arrêté municipal qui lui interdisait de se produire le 18 mars au festival de rap « Booming fest Rennes ». Une décision qui n’a pas plu à la municipalité, qui a annoncé ce samedi 11 mars déposer un recours devant le Conseil d’État pour empêcher la venue de l’artiste.

Freeze Corleone avait saisi le tribunal administratif de Rennes pour contester l’arrêté d’interdiction pris le 28 février par la Ville, qui fait état de « risque avéré de trouble à l’ordre public » en raison notamment de paroles « jugées antisémites ». À la faveur du rappeur, l’arrêté a été suspendu lors d’une audience vendredi, selon la municipalité, qui a ainsi confirmé une information du journal Ouest France et fait part de sa volonté de « déposer un recours devant le conseil d’État ».

« Des propos de nature à exacerber les tensions »

Dans son arrêté du 28 février, la maire PS de Rennes Nathalie Appéré avait rappelé que le rappeur « a fait l’objet à la demande de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), d’une enquête de la part du Ministère de l’intérieur, pour des paroles jugées antisémites, faisant l’apologie du nazisme et du terrorisme ».

Elle soulignait que « de tels propos sont de nature à très fortement exacerber les tensions déjà vives entre différents groupuscules politiques extrêmes présents à Rennes ». Notant que « la programmation de ce concert suscite déjà de nombreux débats et réactions au sein de la population locale », la maire de Rennes considère « qu’un risque avéré de trouble à l’ordre public est dans cette période à craindre ».

Figure montante du rap français, Freeze Corleone avait été lâché par son label, Universal Music, après des clips jugés antisémites, en septembre 2020. Il s’avère toutefois très populaire et sur Youtube, ses clips totalisent plusieurs millions de vues.

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