Publicité

«Mandela me manque» : quand Frederik De Klerk se confiait à Match

En 2019, le directeur de Paris Match Olivier Royant, décédé depuis, avait rencontré Frederik De Klerk pour évoquer, vingt-cinq ans après la fin de l'Apartheid, le souvenir de Nelson Mandela. Revoici cet entretien avec l'ancien président d'Afrique du Sud, qui a partagé le prix Nobel de la paix avec le grand leader noir.

Paris Match. Cinq ans après sa mort, vous avez rédigé 14 lettres à l’attention de Nelson Mandela*. Pourquoi lui écrivez-vous ?
Frederik Willem De Klerk. Mandela me manque. J’écris à celui qui, au fil du temps, était devenu mon ami. Au début, les terribles violences dans le pays donnaient lieu, entre nous, à des échanges pleins de hargne. Nous soupçonnions les plus radicaux dans ses rangs, lui m’accusait de ne pas vouloir contrôler les flambées de violence. Au sein du gouvernement d’union nationale, nous avons coopéré étroitement. Quand des négociations étaient au point mort, que chacun se retrouvait dos au mur, nos négociateurs se tournaient vers nous et disaient : “Maintenant, c’est à vous deux de résoudre cela !” Et l’on désamorçait les tensions. A la retraite, nous nous rendions souvent visite l’un à l’autre. Nous parlions très régulièrement au téléphone. Nous aimions dîner ensemble à la maison.

A lire :Frederik De Klerk est décédé le 11 novembre 2021

Quel message lui adressez-vous ?
Je veux lui dire que tout ce que nous avons accompli ensemble était juste. Pourtant, depuis plusieurs années, l’Afrique du Sud n’a fait que s’éloigner de plus en plus de ses idéaux de diversité culturelle, religieuse et linguistique. Je voudrais que Mandela soit là pour remettre le pays sur le bon chemin.

"

Sans Mandela, je n'aurais rien pu accomplir

"

Vous écrivez : “Toi et moi avons eu la chance de vivre les plus belles heures de l’humanité…”
C’est vrai. Ce qui s’est déroulé en Afrique du Sud était unique au monde. Personne n’imaginait une transition aussi pacifique. Ils pensaient que nous allions nous déchirer comme la Syrie d’aujourd’hui avec sa guerre civile. Sans lui, je n’aurais rien pu accomplir. Et sans moi, il n’aurait pas(...)


Lire la suite sur Paris Match