Frappe israélienne à Beyrouth : au moins 31 morts, dont trois enfants et 16 membres du Hezbollah

Deux des chefs du Hezbollah ont été tués dans la frappe israélienne menée vendredi à Beyrouth. Au total, 16 membres du Hezbollah ont péri et 15 autres personnes ont été tuées.

Le Hezbollah a annoncé ce samedi 21 septembre la mort de deux de ses chefs dans la frappe israélienne menée la veille sur la banlieue sud de Beyrouth, qui a fait au moins 16 morts parmi les membres de la force d'élite du mouvement islamiste.

Selon le ministre de la Santé Firass Abiad, le bilan humain de cette frappe s'élève désormais à 31 morts et 68 blessés. Trois enfants et sept femmes figurent parmi les morts, a-t-il précisé.

Une source proche du Hezbollah a précisé que la frappe avait visé une réunion dans un sous-sol de la force d'élite du mouvement, l'unité Radwan. Parmi eux se trouvaient Ibrahim Aqil, le chef de cette unité, ainsi qu'un autre haut commandant de l'unité d'élite, selon le Hezbollah.

Il s'agit d'Ahmed Mahmoud Wahbi, qui avait dirigé jusqu'au début de cette année les opérations militaires de l'unité Radwan en soutien au Hamas palestinien, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.

L'armée israélienne avait annoncé vendredi avoir mené une frappe "ciblée" et "éliminé" Ibrahim Aqil ainsi qu'une "dizaine de commandants" du Hezbollah, "responsables des tirs de roquettes quotidiens" sur Israël.

Ibrahim Aqil est le deuxième haut commandant militaire du Hezbollah éliminé par Israël depuis que ce mouvement a ouvert le front du sud du Liban contre l'armée israélienne il y a près d'un an.

Les Etats-Unis avaient offert une récompense de sept millions de dollars pour toute information sur Ibrahim Aqil, qui était recherché par Washington pour son implication dans les sanglants attentats anti-américains de Beyrouth en 1983.

Vendredi, un photographe de l'AFP présent sur le lieu de la frappe a vu un immeuble effondré et des secouristes évacuant des victimes au milieu de scènes de chaos. "Le ciblage d'une zone résidentielle peuplée prouve une fois de plus que l'ennemi israélien ne tient compte d'aucune considération humanitaire", a dénoncé le Premier ministre libanais, Najib Mikati.

L'Iran a condamné une "violation flagrante (...) de l'intégrité territoriale" du Liban, alors que l'armée israélienne a assuré ne pas rechercher "une large escalade" dans la région. "Nos ennemis n'ont aucun lieu où se réfugier, pas même la banlieue (sud de) Beyrouth", a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

Après les spectaculaires explosions mardi et mercredi, attribuées à Israël, des appareils de transmission utilisés par des membres du Hezbollah, qui ont fait 37 morts et 2 931 blessés à travers le Liban, les échanges de tirs se sont intensifiés depuis jeudi entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait assuré qu'Israël allait recevoir "un terrible châtiment" après les deux vagues d'explosions. Israël n'a pas commenté ces attaques, survenues dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'est du Liban, trois bastions du Hezbollah.

Le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bou Habib, a annoncé le dépôt d'une plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU suite à "l'agression cyberterroriste israélienne qui constitue un crime de guerre".

Le droit international "interdit" l'utilisation d'appareils "piégés" ayant l'apparence d'objets "inoffensifs", a lancé vendredi devant le Conseil de sécurité le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.

"Cibler de façon simultanée des milliers d'individus, que ce soit des civils ou des membres de groupes armés, sans savoir qui est en possession des appareils concernés (...) viole le droit humanitaire international", a-t-il affirmé.

La première vague d'explosions de bipeurs est survenue mardi peu après l'annonce par Israël qu'il étendait ses objectifs de guerre jusqu'au front nord, c'est-à-dire la frontière avec le Liban, pour permettre le retour chez eux de dizaines de milliers d'habitants déplacés par les violences.

Les principaux objectifs affichés jusqu'à présent étaient la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien.

"Vous ne pourrez pas ramener les habitants du nord" chez eux, a rétorqué Hassan Nasrallah. "Le front du Liban avec Israël restera ouvert jusqu'à la fin de l'agression à Gaza", a-t-il affirmé.

Article original publié sur BFMTV.com