Frappe aérienne américaine contre des miliciens pro-régime syrien

WASHINGTON/AMMAN (Reuters) - L'armée américaine a mené jeudi une frappe aérienne contre des miliciens soutenus par le régime syrien et par l'Iran, qui étaient intervenus contre des rebelles appuyés par Washington dans le sud de la Syrie, ont déclaré jeudi des responsables américains. Le raid aérien, a dit l'un des responsables sous le couvert de l'anonymat, a été lancé près de la ville d'At Tanf à la suite de tirs de sommation de l'armée de l'air américaine destinés à dissuader les miliciens de continuer leur progression. "Ils (les miliciens) cherchaient vraisemblablement à savoir jusqu'où ils pourraient aller en direction d'At Tanf", a dit un responsable américain. Pour le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, le rôle des Etats-Unis dans le conflit syrien n'a pas évolué. "Non. Nous n'intensifions pas notre rôle dans la guerre civile syrienne. Mais nous défendrons nos hommes", a dit le chef du Pentagone à propos de la frappe aérienne. Un porte-parole de la coalition internationale a dit pour sa part que les appareils de la coalition avaient visé des forces pro-régime "qui progressaient bien à l'intérieur d'une zone de désescalade" dans le sud de la Syrie et qui menaçaient la base de Tanf, où des membres des forces spéciales américaines sont stationnés. Un responsable d'un groupe rebelle soutenu par Washington a dit lui aussi jeudi que des appareils de la coalition avaient pris pour cible un convoi de miliciens syriens soutenus par l'Iran, qui faisaient marche vers la base d'At Tanf. Mouzahem al Saloum, de l'organisation Maghaouir al Thoura, a dit à Reuters que les avions étaient passés à l'attaque à la suite de combats entre les rebelles et des miliciens syriens et iraniens à 27 km de la base, le long de l'axe routier Damas-Bagdad. Selon des sources proches des services de renseignement occidentaux, des hommes des forces spéciales américaines et britanniques agrandissent actuellement la base de Tanf, dans le but de chasser les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) de la province de Daïr az Zour, dans l'est de la Syrie. Tanf se trouve dans une région appelée Badia, vaste territoire désertique et peu habité qui s'étend le long des frontières jordanienne et irakienne, et dont le ministre syrien des Affaires étrangères a fait ce mois-ci une priorité militaire. La progression des rebelles appuyés par Washington face aux djihadistes de l'EI, ces deux derniers mois dans la région de Badia, a alarmé le régime syrien et ses alliés. (Phil Stewart et Suleiman Al Khalidi; Eric Faye pour le service français)