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Frappe aérienne sur un hôpital de MSF au Yémen, 11 morts

Un hôpital de Médecins sans frontières (MSF) dans la province de Hadja, dans le nord du Yémen, a été touché lundi par une frappe aérienne de la coalition arabe qui soutient le président yéménite en exil, faisant au moins 11 morts et 19 blessés. /Photo prie le 15 août 2016/REUTERS

DUBAI (Reuters) - Un hôpital de Médecins sans frontières (MSF) dans la province de Hadja, dans le nord du Yémen, a été touché lundi par une frappe aérienne de la coalition arabe qui soutient le président yéménite en exil, faisant au moins 11 morts et 19 blessés, a annoncé l'ONG. Selon un journaliste présent sur les lieux, les blessés n'ont pas pu être évacués tout de suite parce que les avions de guerre de la coalition, menée par l'Arabie saoudite, continuaient à survoler la zone, ce qui a fait craindre de nouveaux bombardements. "La localisation de l'hôpital était connue, et les coordonnées GPS de l'hôpital ont été partagées plusieurs fois avec toutes les parties en conflit, y compris la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite", a annoncé MSF dans un communiqué. Un membre de l'ONG fait partie, avec dix patients, des onze victimes tuées par la bombe larguée sur l'hôpital, a ajouté le groupe. "C'est la quatrième attaque contre une structure de MSF en moins de douze mois", précise en outre l'organisation. "Même avec la récente résolution des Nation unies qui appelle à mettre fin aux attaques sur des structures médicales et des déclarations au plus haut niveau s'engageant en faveur du droit humanitaire international, rien ne semble fait pour obliger les parties prenantes du conflit au Yémen à respecter les équipes médicales et les patients", poursuit-elle. Un autre attaque aérienne a touché samedi ce que MSF a décrit comme étant une école dans la province voisine de Saada, tuant dix enfants. Selon la version de la coalition, le bombardement visait un site d'entraînement des Houthis, le mouvement chiite soutenu par l'Iran qui contrôle la capitale Sanaa depuis septembre 2014. Des dizaines de frappes aériennes ont touché des civils au Yémen depuis le début, en mars 2015, des opérations militaires de la coalition d'Etats arabes mobilisée par l'Arabie saoudite pour rétablir le pouvoir du président Abd-Rabbou Mansour Hadi en exil. Les Houthis et leurs alliés du Congrès général du peuple (CGP), formation politique dirigée par le puissant ex-président Ali Abdallah Saleh, ont mis sur pied ce mois-ci un conseil pour diriger les parties du Yémen qu'ils contrôlent. Dans son premier décret pris lundi, le conseil se déclare "la plus haute autorité de l'Etat (qui) exerce tous les pouvoirs conférés au président". (Noah Writing; Danielle Rouquié et Julie Carriat pour le service français)