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François Maspero, héraut de toutes les luttes

François Maspero en avril 2006.

Indépendance de l’Algérie, révolution cubaine : l’éditeur et libraire engagé, devenu écrivain sur le tard, est mort samedi à 83 ans.

L’éditeur et écrivain François Maspero est mort à Paris le 11 avril. Son ami médecin, le rhumatologue Marcel-Francis Kahn, raconte dans quelles conditions sur le site de Mediapart, où il a annoncé le décès le soir même : «Alerté par une fuite d’eau, on l’a découvert dimanche mort dans sa baignoire. Il avait passé la journée du vendredi 10 avec moi, qui l’avais amené dans une clinique de banlieue où il a subi un examen radiologique demandé par le spécialiste qui le suivait. Il avait 83 ans. Hier, on honorait la libération de Buchenwald où est mort son père. Je connaissais François depuis près de quarante ans et, au fil des ans, il était devenu mon meilleur ami.» Tous ceux qu’il a édités entre 1959 et 1982, à l’enseigne des éditions Maspero, tous les militants qu’il a soutenus, tous les lecteurs de l’œuvre personnelle qu’il a entreprise à partir des années 80 : il y a beaucoup de monde dans la cohorte de ceux qui se souviennent de lui.

Cancre fugueur. Avant de devenir un des grands noms de l’édition des années 60 et 70, le patronyme de Maspero est rendu célèbre par le grand-père, Gaston Maspero, égyptologue, et par le père, Henri Maspero, sinologue : deux professeurs au Collège de France. Jean, le frère aîné de François Maspero, est un jeune homme brillant qui aurait dû s’inscrire dans cette lignée d’intellectuels s’il n’avait été tué en septembre 1944, à l’âge de 19 ans, alors qu’il avait rejoint un régiment américain. Membre des FTP (Francs-tireurs et partisans), Jean Maspero a abattu un officier allemand et a été dénoncé. En représailles, son père et sa mère sont déportés le 15 août 1944, l’un à Buchenwald, où il meurt, l’autre à Ravensbrück. Seule sa mère reviendra. François Maspero évoque ce legs de la guerre et de la Résistance dans ses mémoires, les Abeilles et la Guêpe (Seuil, 2002). C’est de là qu’il vient, de la bourgeoisie (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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