François Hollande se dit fidèle à son discours du Bourget de 2012

François Hollande a revendiqué mardi, dans un discours aux accents de campagne, la fidélité de son action à la tête de l'Etat à son discours du Bourget de janvier 2012, où il s'était posé en "adversaire" du monde de la finance. /Photo prise le 19 mai 2015/REUTERS/Tobias Schwarz/Pool

CARCASSONNE, Aude (Reuters) - François Hollande a revendiqué mardi, dans un discours aux accents de campagne, la fidélité de son action à la tête de l'Etat à son discours du Bourget de janvier 2012, où il s'était posé en "adversaire" du monde de la finance. Alors que les "frondeurs" du Parti socialiste lui reprochent d'avoir trahi ses paroles, le président estime avoir respecté ses engagements. "Je me souviens des paroles que j'avais prononcées au Bourget, c'était en janvier 2012", a dit le chef de l'Etat, dans un discours adressé aux élus du département de l'Aude et où il a dressé un bilan de son accession aux responsabilités. "Après les réformes de structures, après les réformes d'urgence, disais-je à cette époque, nous pourrons redistribuer ce que nous avons créé", s'est rappelé François Hollande, qui estime que son quinquennat, après les efforts des débuts, est entré dans une phase de redistribution, notamment avec des baisses d'impôts. "Je suis fidèle à mes engagements", a insisté le président à Carcassonne, où il a visité la Fabrique du Sud, une usine de crèmes glacées reprise en coopérative par ses employées pour éviter sa fermeture en 2012. Par deux fois, il a renoué avec les anaphores, une figure de style qu'il avait utilisée lors de son débat télévisé avec Nicolas Sarkozy avec la formule "Moi, président". "Justice!", s'est-il ainsi exclamé sept fois en vantant son bilan sur le plan social, évoquant notamment la possibilité aux salariés ayant assez cotisé de partir à la retraite à 60 ans. François Hollande a aussi fait la promotion de la réforme territoriale dans un département qui, à la charnière des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, sera au coeur d'une future "super région". Le président était accompagné de Carole Delga, secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire, qui sera en décembre candidate à la présidence de cette nouvelle région, que la gauche espère conserver. (Julien Ponthus, édité par Grégory Blachier)