François Hollande choisit l’Europe de la rancœur contre la Grèce

François Hollande et Alexis Tsipras, le 19 mars 2015, à Bruxelles.

Depuis ses premiers succès électoraux, Alexis Tsipras a cherché à s’appuyer sur le pouvoir français. Il n’a rien obtenu. Pire, François Hollande et ses ministres ont accompagné les positions de la droite européenne.

La décision d’Alexis Tsipras de soumettre à son peuple la proposition d’accord en forme de diktat de la Troïka a fait tomber les masques. Sans attendre le verdict des urnes, les ministres des finances ont décidé samedi 27 juin, sans le ministre grec, de refuser de prolonger de quelques jours le programme actuellement en place. Dans la foulée, dimanche matin la BCE annonçait interrompre les refinancements d’urgence aux banques grecs. Ce coup de force financier qui revient à suspendre la participation de la Grèce à la zone euro témoigne de l’hostilité viscérale des responsables de l’UE à l’expression de la volonté populaire.

Le gouvernement dirigé par Syriza fait au contraire appel à la démocratie. Depuis janvier, le premier gouvernement élu en Europe sur un mandat d’opposition aux politiques néolibérales a été soumis au supplice de la goutte : la BCE a limité l’accès des banques à son refinancement, les intérêts perçus sur la dette grecque par la BCE et qui devaient être reversés au gouvernement grec ne l’ont pas été, un fond destiné à la capitalisation des banques grecs a lui aussi été séquestré. Ces derniers jours, la pression est encore montée d’un cran. La Banque centrale européenne et la Banque de Grèce se sont mises à spéculer publiquement sur les risques de bank run jusqu’à couper dimanche le robinet des liquidités, un véritable sabotage politique visant à accélérer les retraits du système bancaire grec et provoquer une panique dans la population afin de faire plier Tsipras.

Furie néolibérale

Cette stratégie a échoué. Après des mois de ruse pour retarder l’échéance, le portefeuille vide et sous la menace d’un défaut imminent, Alexis Tsipras avait été contraint à d’énormes concessions : passage progressif de l’âge de la retraite à 67 ans, augmentation (...)

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