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Francofolies de la Rochelle: à quoi va ressembler le festival "confiné"?

La grande scène du Festival n'accueillera pas de concert pour la première fois depuis 1985 - Aurèle Bossan
La grande scène du Festival n'accueillera pas de concert pour la première fois depuis 1985 - Aurèle Bossan

Alors que la plupart des "gros" festivals ont renoncé à leur édition 2020, Les Francofolies de La Rochelle, se tiendront bien cette année, mais en version très réduite. Pour Gérard Pont, directeur des Francofolies de La Rochelle, il n'a jamais été question que le Festival n'ait pas lieu.

"Le plus dur, ça a été les mois de février et mars, quand on ne savait pas. On ne pouvait pas communiquer, on nous traitait d'irresponsables".

Dès l'annonce de la confirmation par le gouvernement de l'annulation des festivals d'été, l'équipe de La Rochelle se mobilise pour trouver une alternative. "Les règles sanitaires changent tout le temps mais on s'adapte", déclare Gérard Pont, combatif.

"Pas un festival digital bis"

Le point de départ de cette réflexion: le chantier des Francos. Chaque année, une dizaine d'artistes français utilisent ce tremplin pour passer un nouveau cap dans leur carrière. Christine and The Queens, Lomepal, Juliette Armanet y sont passés. Impossible de laisser tomber les 18 artistes sélectionnés cette année. Au contraire, ce sont eux qui seront mis à l'honneur de cette édition confinée. Parmi eux, la voix envoutante de Clara Ysé, les ballades addictives de Chien Noir ou encore la batterie électrique de Lucie Antunes.

Alors que l'édition 2020 du Printemps de Bourges - festival qu'il dirige aussi - s'est tenue à travers les réseaux sociaux, Gérard Pont n'avait "pas envie d'un festival digital bis".

"J'avais envie de "vrais" lives. L'émotion n'est pas numérisable"

L'équipe du chantier imagine alors des ballades en petits groupes, d'une vingtaine de personnes, rythmées par des prestations acoustiques des artistes du chantier.

À ces ballades chantées s'ajoutent des projections de documentaires musicaux en plein air et une radio qui diffusera notamment des archives du fondateur des "Francos", Jean-Louis Foulquier, grande voix de France Inter, décédé en 2013.

Point d'orgue de cette édition "en distanciation": un "vrai" concert, le 14 juillet. À l'affiche, les artistes du chantier, toujours, mais aussi quelques invités "surprises", des "amis" de Gérard Pont qui viendront chanter quelques chansons.

"On ne jouera pas avec la santé des gens"

"Nous avons trouvé un parc magnifique, qui peut accueillir 5.000 personnes. Nous avons réduit la jauge à 1.200", précise le directeur, soucieux de faire revenir la musique dans les rues de la ville mais conscient des risques sanitaires.

"Nous veillerons à ce que les gens respectent les mesures de sécurité. Sinon on annulera. On ne jouera pas avec la santé des gens."

À l'évocation d'un premier bilan financier de cette crise, le directeur du festival, par ailleurs directeur général du groupe Morgane, qui rassemble plusieurs acteurs de la production évènementielle, relativise:

"Nous avons la chance de vivre dans un pays où la culture est essentielle à la vie. Nous ne sommes pas les plus à plaindre. (...) Nous avons fait le deuil de l'édition 2020, nous sommes plutôt inquiets pour l'année prochaine".

Pour les partenaires notamment, dont les capacités de financement pourraient être impactées à plus long terme.

La majorité des artistes attendus cette année ont accepté de reporter leur concert à juillet prochain. Une édition 2021 qui, si la situation sanitaire s'améliore, promet d'être XXL. Gérard Pont ne s'interdit pas d'en allonger la durée, "si le public est là et si la ville l'autorise".

Article original publié sur BFMTV.com