Franche-Comté : Une aide-soignante soupçonnée d'avoir drogué ses collègues pendant plusieurs mois

Soupçonnée d'avoir drogué ses collègues à l'hôpital, une aide-soignante de Franche-Comté a été exclue de la fonction publique.

L'an dernier, une aide-soignante du service réanimation de l’hôpital Nord Franche-Comté de Trévenans a semé la panique dans son équipe, en droguant ses collègues à leur insu. Elle a été exclue de la fonction publique.

Pendant plusieurs mois l'an dernier, une aide-soignante de l’hôpital Nord Franche-Comté a fait vaciller le service de réanimation dans lequel elle travaillait. Son procédé était simple : après avoir ouvert le réfrigérateur commun, elle injectait de la drogue dans les boissons de ses collègues à l'aide d'une seringue, rapporte l'Est Républicain.

Ainsi, pendant plusieurs mois, de nombreuses aides-soignantes ont ressenti un mal-être inexplicable. Certaines ont pensé souffrir de dépression, tandis que d'autres ont été frappées de somnolence et se sont endormies au volant de leur voiture en repartant du travail. "J’avais les jambes qui flageolaient. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. J’étais patraque tout le temps. Impossible de faire le moindre effort", raconte l'une des membres du service réa.

Des burn-out voire même parfois des accidents ischémiques transitoires (AVC) ont été suspectés dans l'équipe de l'hôpital. Au bout de plusieurs semaines, il a fallu se rendre à l'évidence : "On a croisé les dates où on se sentait mal avec le planning et à chaque fois que cela se produisait, il y avait toujours la même personne de service", révèle l'une des victimes.

Après un malaise à l'hôpital en juin 2019 alors qu’elle est ivre, de nombreuses seringues sont retrouvées dans son sac. La "drogueuse" est alors rapidement suspectée par ses collègues. Ces derniers décident alors de lui tendre un piège en plaçant une caméra dans la salle où se trouvait le fameux frigo commun.

Les images ne laissent alors aucun doute : "On y voit une aide-soignante de notre équipe ouvrir nos bouteilles et y verser un liquide à l’aide d’une seringue, résume l'une des victimes. Il paraît que lorsqu’elle a été interrogée, elle a dit que c’était de l’eau bénite pour nous protéger".

Plusieurs membres du service de réanimation - une dizaine - ont alors déposé plainte. Proche de la retraite, l'aide-soignante a de son côté finalement perdu son poste en septembre 2019, et a été exclue de la fonction publique.