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Quand la France vend des armes qui répriment les civils

Des policiers égyptiens anti-émeutes montent la garde durant le procès de l'ancien président Mohamed Morsi, au Caire le 16 février 2014. Au premier plan, un camion Renault Trucks Défense «MIDS», de fabrication française.

Dans un rapport publié mardi, Amnesty International documente l'utilisation, par les forces de sécurité égyptiennes, de matériels français. Une utilisation qui contrevient aux engagements internationaux de la France.

C’est un témoin du pire massacre de l’histoire moderne de l’Egypte qui décrit la scène : «Les affrontements dans les rues du quartier ont duré pendant des heures. […] Des gens mouraient tout autour de moi, dès le petit matin. J’ai vu des gens touchés à la tête et à la poitrine. […] Les tirs venaient des toits d’immeubles et des forces de sécurité à bord des blindés.» En ce 14 août 2013, alors qu’Abdel Fattah Sissi renverse le pouvoir des Frères musulmans élus après la chute de Moubarak, les forces de sécurité répriment très violemment la contestation en utilisant, notamment, des véhicules vendus par la France. Un rapport d’Amnesty International, rendu public mardi matin, documente ce recours à du matériel français par les autorités du Caire.

«Si la vente de navires de guerre et d’avions de chasse a suscité beaucoup d’attention, la France a également fourni depuis 2012 des équipements de sécurité plus classiques, dont des véhicules blindés, qui ont joué un rôle direct et bien visible dans les violentes opérations de répression des autorités égyptiennes», écrit l’organisation de défense des droits humains. A partir de témoignages, mais aussi de l’analyse de dizaines d’heures de vidéo, Amnesty a établi que trois types de blindés avaient servi, tous fabriqués par Renault Trucks Defense (rebaptisé Arquus cette année) : des MIDS et deux versions du Sherpa, «Light Station Wagon» et «Light Scout» (ces derniers sont équipés d’une tourelle mitrailleuse).

Entre 2012 et 2014, la France a livré 191 Sherpa, selon Amnesty. Les autorités françaises, citées par l’ONG, assurent que ce matériel était destiné à l’armée égyptienne «dans le cadre de la "lutte contre le terrorisme" dans le Sinaï, et non pour des opérations de maintien de l’ordre». Ainsi, Le Caire (...)

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