La France, usine à fantasmes pour une Amérique divisée

Le président américain Donald Trump avec Emmanuel Macron à Mount Vernon, en Virginie, lundi.

La France exerce au pays de Trump une fascination teintée d’envie, qu’elle doit mettre à profit pour progresser sur les grands dossiers internationaux.

La France n’a jamais laissé les Etats-Unis insensibles. Les élites américaines aiment y comparer leur propre système (valeurs morales, débats sur les armes, modèle économique) et s’en servent de référence pour jauger les autres pays européens. L’évocation de la France et des liens historiques entre les deux pays inspire des sentiments puissants mais complexes, allant selon les périodes de l’admiration au rejet brut. En 2003, le «non» à la guerre en Irak avait ainsi déclenché une virulente campagne médiatique anti-française.

Un calendrier électoral proche dans les deux pays a relancé en 2016 l’intérêt pour les comparaisons transatlantiques. La désaffection démocratique, le délitement du tissu social, le Brexit alimentaient une vague populiste censée déferler sur l’Occident. Le cénacle washingtonien, sidéré par l’élection de Donald Trump, s’est passionné avec tristesse pour l’élection présidentielle française, prédisant la chute de l’Europe pour exorciser le chaos institutionnel américain. La France, marquée par le terrorisme, ne s’est pourtant pas effondrée, et c’est une Union européenne unie et déterminée qui affronte le Brexit.

«Bromance»

Un an après, une Amérique divisée continue de projeter sur la France ses fantasmes, mais le regard porté sur notre pays s’est transformé. Si certains sympathisants de la droite radicale américaine ont vu dans la victoire d’Emmanuel Macron la main d’une élite mondialiste honnie, la frange modérée du Parti républicain, préoccupée par les excès de «son» président, a observé avec intérêt l’exemple de révolution politique pacifique offert par la France. Pour l’opposition démocrate en pleine introspection, l’expérience française incarne la validation d’une plateforme politique résolument libérale et ouverte au monde qu’elle proposait aux Etats-Unis. Les discours en anglais du Président (...)

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