La France a-t-elle vraiment besoin d’un gouvernement ?

Le vendredi 23 août, les chefs de partis vont se succéder à l’Élysée pour s’entretenir avec le président de la République avec l’objectif de parvenir enfin à la formation d’un nouveau gouvernement après des semaines de statu quo.

Mais “la France a-t-elle besoin d’un gouvernement ?” s’interroge The Spectator. C’est en tout cas la question que semble se poser Emmanuel Macron, qui, sept semaines après le résultat des élections législatives, n’a toujours pas nommé de Premier ministre à la place de Gabriel Attal, démissionnaire. “On se demande si Jupiter juge un gouvernement vraiment nécessaire à la France. Après tout, la Belgique a survécu pendant cinq cent quatre-vingt-douze jours à partir de 2019, et les Pays-Bas pendant sept mois, en 2023, sans en avoir. Est-ce bien la peine d’en nommer un ?” commente le magazine conservateur britannique.

D’autant que ce transfert du pouvoir de “l’Élysée à l’Assemblée nationale” n’est pas du goût d’Emmanuel Macron. Et “on peut comprendre pourquoi. Une majorité claire de Français a voté pour des solutions alternatives à [sa] politique lors des élections européennes et législatives, ce qu’il se refuse à accepter. Quel que soit le gouvernement qui finira par être nommé, il défera une grande partie des mesures prises par le président au cours des sept dernières années.”

Une “inaction grave et délétère”

Désormais, la situation politique et les tergiversations du chef de l’État sont perçues comme une nouvelle manifestation de la pratique très verticale du pouvoir d’Emmanuel Macron. “Quand il a pris ses fonctions, il y a sept ans et demi, avec l’hubris qui a fini par le caractériser, Emmanuel Macron ne s’est pas contenté de se déclarer Jupiter, roi des dieux ; il s’est régulièrement qualifié de ‘maître des horloges’”, rappelle le Spectator.

Une attitude qui irrite ses opposants, qui n’ont eu de cesse de dénoncer le blocage orchestré par le président. Comme en témoigne la lettre aux Français écrite jeudi 22 août par Lucie Castets, candidate désignée par le Nouveau Front populaire pour former un nouveau gouvernement, dans laquelle elle affirme que “l’inaction du président de la République est grave et délétère”.

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