La France et la Serbie concluent un accord sur la vente de douze avions de combat Rafale

La Serbie a signé ce jeudi un contrat d’achat de 12 avions Rafale auprès de Dassault Aviation à l’occasion d’une visite du président français Emmanuel Macron à Belgrade. En février, évoquant un possible achat, le président serbe Aleksandar Vučić avait annoncé être prêt à mettre 3 milliards d’euros sur la table, un ordre de grandeur confirmé à des journalistes par le président-directeur général de Dassault Aviation, Éric Trappier.

La Serbie est le troisième pays européen, traditionnel client de la Russie, à avoir opté pour l’avion biréacteur polyvalent, après la Grèce qui en possède 24 dont 12 d’occasion, et la Croatie qui en a racheté 12 d’occasion.

Les chasseurs français doivent remplacer la flotte vieillissante de Mig russes de l’aviation serbe. Belgrade devrait recevoir d’ici 2029 neuf Rafale monosiège et trois biplace, pour 2,7 milliards d’euros, a précisé le président serbe. "C’est énorme comme nouvelle. Nous sommes heureux de rejoindre le Club Rafale", a salué Aleksandar Vučić durant la conférence de presse qui a suivi l’annonce d’une dizaine d’accords entre les deux pays concernant l’intelligence artificielle, l’énergie nucléaire ou l’agriculture. Tandis qu'Emmanuel Macron voit dans cet achat "une alliance de long terme entre nos deux pays".

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Mais la question de cet accord sur le Rafale reste sensible : Belgrade, candidate à l’adhésion à l’Union européenne, maintient des relations avec Moscou malgré l’invasion de l’Ukraine, et n’a pas imposé de sanctions à la Russie depuis le début de la guerre en 2022.

La Serbie a "toute sa place" dans l’UE, selon Emmanuel Macron

La France soutient officiellement le processus d’adhésion de la Serbie à l’UE, défendu par Aleksandar Vučić malgré les préoccupations qui s’expriment au sein de la population. "La place de votre pays est dans notre Europe et notre Union européenne", a lancé Emmanuel Macron jeudi soir, émettant le souhait "que les négociations d’adhésion puissent avancer".

Dans une lettre parue jeudi dans la presse serbe, Emmanuel Macron avait assuré que "l’Union européenne et ses Etats membres ont besoin d’une Serbie forte et démocratique à leurs côtés et la Serbie a besoin d’une Union européenne forte et souveraine". Huit mois après les élections législatives serbes entachées de fraudes selon l’OCDE et le Parlement européen, remportées par le parti présidentiel, l’Elysée estime que ce processus d’adhésion doit pousser Belgrade à "consolider l’État de droit".