France: un sentiment de déclassement professionnel règne chez les immigrés africains, selon l'Insee

En 2023, sur les 7,3 millions d'immigrés qui vivent en France, 48 % viennent d'un pays d'Afrique, selon le dernier rapport de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Alors qu'ils sont les plus nombreux par rapport aux immigrés venant d'Asie ou d'Europe, ils connaissent un sentiment de déclassement sur le plan professionnel plus important que les autres.

Un immigré sur trois venant d'Afrique estime que le poste qu'il occupe est en deçà de ses compétences professionnelles. C'est l'une des leçons qui ressort de la nouvelle publication menée par l'Insee.

« Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le fait d'avoir un diplôme et notamment d'avoir un diplôme du supérieur ne prémunit pas contre le risque de mobilité descendante et de sentiments de déclassement. Puisque 36 % des immigrés africains qui connaissent une mobilité descendante avaient un diplôme du supérieur », indique Odile Rouhban chargée d'étude à l'Insee. « Et en fait, ce qui est en jeu ici, c'est la question de la reconnaissance des diplômes. Il y a un certain nombre d'immigrés africains qui ont obtenu un diplôme de leur pays d'origine, mais ce diplôme n'est pas reconnu en France et donc ils sont contraints d'accepter des emplois qui sont en deçà de leur niveau de compétence quand ils arrivent en France », ajoute-t-elle.

Si le marché de l'emploi est rude pour ces étrangers, leur situation professionnelle a tendance à s'améliorer au fil des années passées sur le territoire français.


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