France: «Le nouveau gouvernement n'a que peu de marge de manœuvre dans l'opinion et au Parlement»
À peine composé et déjà critiqué. Après deux mois et demi d'attente, le gouvernement de Michel Barnier a été annoncé samedi 21 septembre dans la soirée. Que dire de ce nouvel exécutif et de ses chances de réussir ? Entretien avec Yves Sintomer, professeur de science politique à l’Université Paris-8.
Une trahison démocratique pour la gauche arrivée en tête des législatives le 7 juillet dernier. Un gouvernement qui n'a aucun avenir pour le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. Après la dissolution et la crise politique qu'elle a entraîné, plus de deux mois sans gouvernement de plein exercice, quinze jours après sa nomination à Matignon, Michel Barnier a donc enfin, depuis hier soir, un gouvernement. Trente-neuf postes, dont douze pour les macronistes et dix pour les Républicains. Le parti de droite, pourtant arrivé quatrième des législatives, tire notamment le gros lot du ministère de l'Intérieur, pour le très conservateur Bruno Retailleau. Le socialiste Olivier Faure parle d'un gouvernement réactionnaire, alors que dans l'équipe, plusieurs noms ont choqué jusqu'au MoDem et à la Macronie pour s'être opposés dans le passé à des réformes comme le Mariage pour tous.
RFI : Au lendemain de la nomination de Michel Barnier, il y a deux semaines, vous disiez sur RFI : « Tout ça pour ça ». Que dites-vous aujourd'hui ?
Qui est même le plus à droite depuis la fin du quinquennat Sarkozy...
Voilà. Et qui par ailleurs est extrêmement fragile en termes à la fois d'image dans l'opinion publique et de rapports de force au Parlement.