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« En France, mourir pour la patrie prend un nouveau sens terrible »

Manifestation de soutien à Samuel Paty dimanche 18 octobre 2020 sur la place de la République à Paris.
Manifestation de soutien à Samuel Paty dimanche 18 octobre 2020 sur la place de la République à Paris.

L'assassinat de Samuel Paty, cet enseignant assassiné par un jeune homme d'origine tchétchène devant son collège a horrifié non seulement la France, mais aussi une partie du monde. Les défenseurs de la liberté d'expression voient que celle-ci est désormais menacée jusque dans les salles de classe. Mais dans de nombreux pays, on ne montre pas de caricatures du Mahomet. Aux États-Unis, pays pionnier en matière de liberté d'expression, aucun journal ni aucun magazine ne publiera les dessins de Charlie Hebdo. Là-bas, la laïcité à la française intrigue plus qu'elle ne séduit. Robert Zaretsky, professeur d'histoire à l'université de Houston et spécialiste de la France, détaille les différences d'approche entre les deux pays.

Le Point : Samuel Paty a-t-il eu tort, comme on l'entend parfois, de montrer à ses élèves des caricatures de Mahomet ?

Robert Zaretsky : Non, bien sûr que non ! L'erreur revient au ministère de l'Éducation qui ne fournit pas aux enseignants, et aux profs d'histoire en particulier, la sécurité nécessaire et un espace sûr. On ne peut pas mettre des gardes du corps partout, mais on peut garder un ?il sur les réseaux sociaux, par exemple. Il y a également peu de formations et de conseils de la part du ministère en matière d'enseignement de l'instruction civique. Aux États-Unis, la plus grande menace à laquelle je suis confronté en tant que prof d'histoire, c'est occasionnellement quand un élève me critique ou qu'il refuse de lire un livre au progr [...] Lire la suite