France: mort de Roland Castro, architecte militant contre «l'apartheid» des cités
Architecte et urbaniste célèbre pour son engagement social et politique, co-fondateur du collectif Banlieues 89, il a œuvré à repenser les grands ensembles et à améliorer les habitations dans les quartiers populaires. Il avait été chargé en 2018, par Emmanuel Macron, d'une mission de réflexion sur le Grand Paris. C'est sa fille Elisabeth Castro qui a annoncé sa mort à l'âge de 82 ans, survenue jeudi 9 mars dans un hôpital parisien.
On lui doit la Bourse du travail de Saint-Denis ou la cité internationale de la bande dessinée à Angoulême, mais également la Cité de la Caravelle à Villeneuve-la-Garenne.
Né à Limoges, le 16 octobre 1940, de parents juifs, Roland Castro consacra sa vie à l'amélioration des cités des grandes villes et particulièrement des habitations bon marché. Homme de gauche, figure de Mai 68, Roland Castro n'eut de cesse d'utiliser l'architecture pour concrétiser ses idées politiques. Donner à tous un logement digne fut l'une d'entre elles.
Visuellement, les projets de Roland Castro se présentent souvent comme des ajouts à des constructions existantes avec des lignes asymétriques, alliant le bois au béton, privilégiant le blanc, avec des façades végétales. Dans une interview pour la revue Urbanisme datée de 2021, il disait ne rien regretter, mais avoir « eu régulièrement envie de se bagarrer pour un opéra, un grand bâtiment public, comme architecte », conscient que pour certains, il pouvait être perçu comme « simplement réparateur, transformateur, remodeleur ».
Architecte des banlieues
Victime de la frilosité financière du gouvernement de l'époque, le collectif Banlieues 89 disparaît en 1991.