France - Maroc : La gauche en appelle à Darmanin après les « ratonnades » de l’extrême droite

France - Maroc : La gauche en appelle à Darmanin après les « ratonnades » de l’extrême droite (photo d’illustration prise le 14 décembre 2022)
VALERY HACHE / AFP France - Maroc : La gauche en appelle à Darmanin après les « ratonnades » de l’extrême droite (photo d’illustration prise le 14 décembre 2022)

POLITIQUE - La fête entachée ? Plusieurs élus s’inquiètent, ce jeudi 15 décembre, des scènes de violences qui ont émaillé les rassemblements de supporters, la veille, en marge de la demi-finale de la Coupe du monde, France - Maroc. Ils dénoncent des « ratonnades » ou des « expéditions punitives » menées par l’extrême droite.

À Lyon, par exemple, « un groupe de jeunes d’extrême droite s’est rapproché des supporters rassemblés sur la place Bellecour. Il y a eu une rixe et la police est rapidement intervenue pour repousser le groupe et le suivre », selon une source préfectorale citée par l’AFP. À Paris, sur les Champs-Élysées, c’est un groupe de 40 personnes proches de l’ultra-droite qui a été interpellé, notamment pour port d’armes prohibées, alors qu’ils souhaitaient redescendre la plus belle avenue du monde.

Des scènes, dont certaines tournent en boucle sur les réseaux sociaux, qui ulcèrent une partie de la classe politique. À tel point que plusieurs élus, membres de la NUPES, demandent à Gérald Darmanin de sortir du silence… Et de sa « complicité passive. »

« La menace terroriste d’extrême droite est en train de prendre corps sous nos yeux »
Aurélien Taché, député écologiste, au HuffPost

« Je suis très inquiète des groupuscules d’extrême droite dans notre pays qui sont maintenant en toute impunité », a notamment réagi Mathilde Panot, la présidente des députés de la France insoumise, sur Public Sénat, en évoquant « ce qui pourrait s’apparenter à des ratonnades contre des supporters de l’équipe marocaine. » Plus globalement, la députée du Val-de-Marne, se dit « inquiète » d’un potentiel « passage à l’acte » ou en tout cas d’une forme de « généralisation de cette agressivité et de ces bandes violentes. »

Dans le même esprit, son collègue Aurélien Taché explique au HuffPost que « la menace terroriste d’extrême droite est en train de prendre corps sous nos yeux. » « Nous ne sommes pas encore dans un moment où il y a des attentats, avec des morts… Mais nous sommes dans un moment où ces milices sèment la terreur, le chaos, peut-être tuent », s’alarme le député membre du groupe écologiste à l’Assemblée, dans la lignée des réactions de plusieurs de ses collègues sur les réseaux sociaux.

L’élue insoumise de Seine-Saint-Denis Nadège Abomangoli, le parlementaire du Nord David Guiraud ou son collègue Thomas Portes ont exprimé leur inquiétude sur Twitter. « Nous avons assisté à de véritables ratonnades », a par exemple écrit le dernier en exhortant le gouvernement de réagir.

La gauche veut dissoudre

Concrètement, les élus de gauche réclament, à nouveau, l’attention du ministère de l’Intérieur, et la dissolution de certains de ces groupuscules. « Nous avons déjà fait une commission d’enquête il y a trois ans sur les groupuscules d’extrême droite, certains sont en train de se reformer et je vous le dis, il y alerte dans ce pays pour dissoudre ces bandes violentes et haineuses », a ainsi expliqué Mathilde Panot, sans toutefois préciser les organisations qu’elle vise.

Aurélien Taché enfonce le clou. « Cela fait des semaines avec mon groupe que nous interpellons le gouvernement sur la nécessité de dissoudre ces groupes, ce n’est jamais fait », déplore ainsi le parlementaire du Val-de-Marne en pointant, même, une forme de « silence ou de complicité passive du gouvernement et des autorités » : « On a les zouaves à Paris, le GUD qui s’est reformé, à Lyon on les connaît parfaitement… Et les préfectures laissent faire. »

Dans ce contexte, certains n’hésitent pas à faire le lien entre ces groupuscules violents et les représentants d’extrême droite, prompts, la semaine dernière, à dire leurs inquiétudes sur les potentielles dégradations commises par les supporters. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui depuis 3 jours annonciez que ça allait dégénérer hier pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultra-droite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… Des multirécidivistes en plus… », a par exemple ironsé Marine Tondelier, nouvelle secrétaire nationale d’EELV, sur les réseaux sociaux.

« Les députés du Rassemblement national avaient minutieusement préparé le terrain de la récupération mardi dans l’hémicycle. Leur stratégie est claire : déclencher la guerre civile pour prendre le pouvoir », ajoute son collègue, l’Insoumis Manuel Bompard, tout aussi alarmiste. Le football ? Loin.

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