France : l’auteur de l’attentat des Champs-Elysées ne présentait “aucun signe de radicalisation”

L’enquête se poursuit sur l’attaque de jeudi soir, à Paris, sur les Champs-Elysées, qui a fait un mort, un policier âgé de 37 ans, Xavier Jugelé, et trois blessés, deux autres policiers et une passante, touchée par des éclats de balle. Le procureur de la République de Paris, François Molins, a donné des précisions sur le profil de l’auteur, Karim Cheurfi, un Français de 39 ans, qui résidait à Chelles (Seine-et-Marne) et était bien connu des services de police et de justice. Il l’a décrit comme un multirécidiviste, obsédé par une haine de la police, qui aura passé près de 14 années en prison, notamment pour des tentatives de meurtre contre des représentants de l’ordre. Un homme qui ne présentait aucun signe de radicalisation et n‘était pas fiché S – cette étiquette collée aux individus susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l‘État. Certaines traces laissées par l’assaillant confortent néanmoins la revendication de l’attentat par le groupe Etat islamique (EI). “Un morceau de papier a été trouvé à proximité du corps de Karim Cheurfi et il est très vraisemblablement tombé de sa poche, a ainsi expliqué François Molins. C‘était un message manuscrit défendant la cause de Daech. Par ailleurs, dans sa voiture, entre les sièges, d’autres morceaux de papier ont été trouvés. Ils contenaient les adresses de plusieurs services de police.” Selon un voisin du meurtrier, qui a tenu à rester anonyme, Karim Cheurfi n‘était pas religieux. “Il n‘était pas un musulman pratiquant, assure-t-il. Franchement, il buvait, il fumait. Et je ne l’ai jamais vu pratiquer.” Depuis sa sortie de prison, en octobre 2015, Karim Cheurfi faisait l’objet d’un suivi par un juge d’application des peines, lequel l’avait convoqué le 7 avril car il était parti en Algérie pendant un mois, du 15 janvier au 14 février, sans le signaler à la justice. “Pour me marier”, avait-il alors expliqué au magistrat…