France-Israël en football : après les heurts d’Amsterdam, Bruno Retailleau refuse de délocaliser le match

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ici photographié fin octobre à Toulouse, refuse de délocaliser la rencontre entre l’équipe de France de football et celle d’Israël, prévue jeudi 14 novembre au stade de France.
VALENTINE CHAPUIS / AFP Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ici photographié fin octobre à Toulouse, refuse de délocaliser la rencontre entre l’équipe de France de football et celle d’Israël, prévue jeudi 14 novembre au stade de France.

FOOTBALL - Ce sont des images qui n’ont pas fini de faire parler. Dans la soirée du jeudi 7 novembre, de violents affrontements ont eu lieu à Amsterdam, des supporters de football du club israélien du Maccabi Tel-Aviv se faisant agresser par des habitants de la capitale néerlandaise après avoir multiplié les provocations au sujet de Gaza et de la cause palestinienne. Des heurts qui inquiètent à une semaine de la tenue d’un match de Ligue des Nations entre les Bleus et Israël au stade de France.

Amsterdam : après Ajax-Maccabi Tel-Aviv, de violents heurts contre des supporters israéliens

En l’occurrence, cela fait déjà des mois que la tenue de la rencontre agite la sphère politique. Alors que plusieurs élus de gauche, et notamment insoumis, réclament de longue date l’annulation de la rencontre en geste de soutien aux Palestiniens et d’opposition à la politique d’Israël, les autorités ont choisi de maintenir le match. Comme l’a annoncé mi-octobre le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, celui-ci aura lieu jeudi 14 octobre au stade de France, et non au Parc des Princes comme cela avait un temps été évoqué, l’enceinte parisienne étant plus facile à sécuriser.

« La France ne recule pas »

Un calendrier que maintient ce vendredi 8 novembre le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. « Certains demandent la délocalisation du match France-Israël. Je ne l’accepte pas », écrit le locataire de la place Beauvau sur X. Ce qu’il justifie ainsi : « La France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et à l’antisémitisme ».

Un registre sur lequel le rejoint le ministre de l’Europe Benjamin Haddad, qui écrit, lui aussi sur X : « Aucune faiblesse, aucune lâcheté face à l’antisémitisme. » Ainsi, Bruno Retailleau assure que « comme habituellement », la rencontre de Ligue des Nations de jeudi prochain aura lieu au stade de France, et qu’il a pour ce faire demandé au préfet de police de « prendre les dispositions de sécurité nécessaires ».

Au cours d’un déplacement à Marseille sur le thème de la lutte contre les trafics de drogue, Bruno Retailleau a d’ailleurs confirmé que la piste d’une délocalisation hors du Stade de France a un temps été étudiée. « Nous travaillons depuis plusieurs semaines avec Laurent Nuñez pour savoir si le match se déroulera là où il doit se dérouler ou si on doit le transférer au Parc des Princes », a-t-il expliqué, avant de promettre : « Nous prendrons tous les moyens pour qu’il se déroule dans de bonnes conditions. »

« J’entends de voix pour nous dire qu’il faut reculer, qu’il faut déplacer le match », a poursuivi le ministre. « En termes de dispositif de sécurité, le préfet de police m’a indiqué formellement qu’il pouvait tenir son dispositif et assurer la sécurité autour du stade de France. » Car Bruno Retailleau fait de la tenue normale du match un enjeu de principe, comme il a déjà pu l’exprimer. « Il y a une autre raison fondamentale : arrêtons de reculer, arrêtons les renoncements. Nous sommes dans la République française et je tiens à ce qu’un match de foot, même si c’est France-Israël, puisse se dérouler dans des conditions normales », a-t-il ainsi martelé ce vendredi matin. « C’est ça, l’ordre républicain. »

En raison du contexte au Proche-Orient, le match aller avait pour sa part été délocalisé en Hongrie. Cette fois, le contexte est encore plus tendu. Du fait des affrontements à Amsterdam, qui ont envoyé cinq personnes à l’hôpital et provoqué l’interpellation de 62 autres, selon le dernier bilan de la police néerlandaise, mais aussi parce que les autorités craignent des provocations de la part du public français. En témoigne la virulence du ministre de l’Intérieur à l’égard du tifo déployé par les supporters du Paris Saint-Germain durant leur match de Ligue des champions en soutien à la cause palestinienne. Un message que l’UEFA n’a pas jugé nécessaire de condamner.

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