François Bayrou dit vouloir servir une "réconciliation nécessaire"
Le leader du MoDem, 73 ans, qui a été reçu longuement vendredi matin par le président de la République, a été « chargé de former un gouvernement », précise le communiqué de l’Élysée. Il s’agit du quatrième chef du gouvernement depuis la réélection d’Emmanuel Macron, en avril 2022.
Il succède à Michel Barnier, renversé par une motion de censure votée par une majorité de l’Assemblée nationale. Ce dernier avait voulu faire adopter, via l’article 49-3, le budget de la Sécurité sociale.
Le patron du MoDem, premier allié du chef de l’État et figure du centre, aura la lourde tâche de former un gouvernement susceptible de survivre à la menace de censure d'une Assemblée nationale sans bloc majoritaire, et de faire adopter un budget dont la France est pour l'instant privée pour 2025.
Lors de la passation de pouvoir qui s'est déroulée en fin d'après midi à l'Hôtel Matignon, François Bayrou a pris la parole juste après son prédécesseur Michel Barnier à qui il a exprimé "un sentiment de gratitude" et salué le travail et le courage "pour avoir affronté la difficulté des temps" , ainsi que le "désintéressement" qu'il a manifesté tout du long.
Puis il a déclaré que "devant une situation d’une telle gravité, sa ligne de conduite sera de ne rien cacher, de ne rien négliger et de ne rien laisser de côté" , ajoutant "qu'il est de son devoir, dans un moment aussi grave pour le pays, pour l’Europe et devant tous les risques de la planète, d’affronter les yeux ouverts, sans timidité, la situation qui est héritée de décennies entières", marquées par l’absence de recherche "des équilibres sans lesquels on a du mal à vivre".
Parlant des divisions tant à l'Assemblée que dans le reste du pays, Il a affirmé qu'il allait "essayer de servir cette réconciliation nécessaire" et "que c’est là le seul chemin possible vers le succès."
"Je viens de milieux sociaux et de villages qui n’ont pas la chance d’être protégés, favorisés. Je trouve que notre devoir de citoyen, de père de famille, notre devoir de républicain, c’est que nous soyons obsédés pour rendre des chances à ceux qui n’en ont pas. C’est pour moi un devoir sacré. " , a t-il conclu.