La France deuxième pays avec le plus de "gros travailleurs" en Europe
Selon Eurostat, un Français sur dix travaille plus de 49 heures par semaine.
Pendant que de nombreux Français peinent à s’insérer sur le marché de l’emploi, d’autres enchaînent les heures et dépassent largement les 35 heures, la durée légale du travail dans l’Hexagone. Tel est résultat d’une étude publiée le lundi 1er mai par Eurostat qui a passé au crible les pays du Vieux Continent avec le plus de "gros travailleurs". Et dans ce domaine, la France prend la médaille d'argent : 10,2% des actifs travaillent plus de 49 heures par semaine, soit près de dix heures par jour, d’après les données d’Eurostat.
La Grèce truste la première marche du podium avec 12,6% des actifs âgés entre 15 et 64 ans qui font plus de 49 heures par semaine quand la moyenne européenne tourne autour de 7,3%. Chypre prend la médaille de bronze avec 9,7% des actifs qui s’approchent des 50 heures de travail par semaine. À l’autre extrémité du classement, les Bulgares (0,7%), les Lituaniens (0,8%) et les Lettons (1,3%) comptent parmi ceux qui réalisent le moins d’heures supplémentaires en Europe.
6,3% des salariés français travaillent plus de 49 heures
Quel est le profil de ceux qui ne comptent pas leurs heures ? Les chefs d’entreprise représentent une grande partie de ces "gros travailleurs". En France, 57,1% des patrons dépassent le seuil des 49 heures hebdomadaires. Il s’agit là encore de la deuxième plus forte proportion en Europe, après la Belgique (59,4%). Alors que la législation européenne limite la durée maximale à 48 heures par semaine, 6,3% des salariés français, pourtant logiquement protégés par la loi, font plus que 49 heures chaque semaine. La France se situe au-dessus de la moyenne européenne établie à 3,8%. Les longues heures de travail sont aussi monnaie courante chez les travailleurs indépendants, les agriculteurs et les cadres, ajoute Eurostat.
Ces horaires à rallonge ne sont pas sans risques pour la santé. Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation internationale du travail (OIT) publiée en 2021, travailler plus de 55 heures par semaine augmente le risque de décès dus aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux.
VIDÉO - 1er mai : manifestations partout sur le Vieux Continent pour une plus grande justice sociale