France-Afrique du Sud: l'arbitrage en question
Un sentiment d'injustice. Battu en quart de finale de "sa" Coupe du monde de rugby par l'Afrique du Sud (29-28), le XV de France ruminera probablement longtemps cette défaite crève-coeur, dans un match qu'ils avaient les moyens de gagner. Auteurs d'un début de match tonitruant, avec un essai de Cyril Baille dès la 3e minute, les Bleus pourront s'en vouloir d'avoir offert aux Springboks les munitions nécessaires pour rester dans le match dans cette première mi-temps (trois essais en 18 minutes sur trois pertes de balle françaises).
Mais certains supporters des Bleus avancent une autre explication. Dans leur viseur: Ben O'Keeffe, l'arbitre néo-zélandais de la rencontre, accusé d'avoir été plus que tolérant avec les Sud-Africains sur plusieurs actions litigieuses. Même l'astronaute français Thomas Pesquet s'en est pris à l'officiel.
Une impression de légèreté qu'a également eue le capitaine des Bleus Antoine Dupont, qui s'en est expliqué en conférence de presse. "Il y a des choses claires et évidentes qui sont faciles à siffler et qui ne l'ont pas été. Je ne sais pas si le match se perd à ce moment-là, mais dans les moments cruciaux, on aurait pu avoir cette pénalité", a estimé le demi de mêlée des Bleus.
"Je n'ai pas envie de faire l'aigri qui râle sur l'arbitrage parce qu'il a perdu le match, mais je ne suis pas sûr que l'arbitrage ait été au niveau de l'enjeu aujourd'hui", a-t-il conclu.
Le numéro 9 des Bleus n'a toutefois pas cherché à mettre la défaite des siens sur le compte de ces décisions contestées. "Cela n'enlève rien à la performance des Sud-Africains, qui nous ont dominé en deuxième période. Ils ont fait un grand match", a-t-il tenu à préciser.
Des séquences litigieuses
Sur les réseaux sociaux, trois séquences cristallisent notamment l'aigreur des fans déçus. En premier lieu, la transformation de Thomas Ramos contrée par Cheslin Kolbe que beaucoup voient comme illégale, estimant que la fusée sud-africaine a débuté son sprint avant que le buteur des Bleus n'entame sa course d'élan.
Même au ralenti, difficile de dire si Chelsin Kolbe est effectivement parti trop tôt, mais l'arbitre néo-zélandais n'a de toute façon pas demandé à revisionner l'action.
Deuxième sujet de colère: certains grattages sud-africains jugés illicites, car opérés sans avoir les deux pieds au sol ou en ayant posé les mains au sol avant de toucher le ballon.
Troisième action contestée: la charge coude en avant de Jesse Kriel sur Antoine Dupont qui aurait pu valoir un carton au centre sud-africain.
Une impression de permissivité partagée par l'ancien sélectionneur des Bleus Jean-Claude Skrela. "Il a été dur avec les Français. Il y a des moments où il y a des Sud-Africains qui plongent, qui viennent dans le camp français, il les prévient au lieu de les pénaliser. Ils ont gagné le match de l'intox", regrette le vice-champion du monde 1999. Et pas que celui de l'intox, pour le plus grand malheur des Bleus.