France: 50 ans après la loi Veil, le nombre d'IVG s'accélère depuis deux ans

Une femme lit de la documentation sur le droit à l'avortement dans un centre de santé à Paris, le 1er juillet 2022.

En France, il y a 50 ans jour pour jour, l'Assemblée nationale adoptait le projet de loi sur l'IVG, l'interruption volontaire de grossesse. Le projet était porté par la ministre de la Santé de l'époque, Simone Veil. Cinquante ans après, le nombre d'IVG n'a jamais été aussi élevé dans le pays : 240 000 avortements ont été enregistrés l'année dernière. Cette tendance à la hausse s'observe depuis les années 1990 et s'est nettement accélérée ces deux dernières années.

Il est encore trop tôt pour conclure à une tendance de fond, mais les statistiques sont formelles : en France, sur les 30 dernières années, on recensait une IVG pour quatre naissances. Depuis 2022, c'est une IVG pour trois naissances.

Cinquante ans après la loi Veil, il faut dire que le cadre a évolué. Le délai légal s'est allongé de 12 à 14 semaines, des professionnels comme les sages-femmes peuvent désormais réaliser certaines IVG et les lieux de prises en charges et les méthodes se sont diversifiées. Mais cela n'explique qu'en partie la hausse récente.

Justine Chaput, de l'Institut national des études démographiques (Ined), propose une autre hypothèse. « Dans un contexte de crise socioéconomique et politique sur les dernières années, il y aura une décision d'interrompre la grossesse qui serait un peu plus importante qu'auparavant », explique-t-elle.

Une évolution du rapport à la fécondité

Mais cette hausse accélérée des IVG ne doit pas cacher une autre réalité, rappelle l'Ined : celle de grandes inégalités dans l'accès à l'avortement selon les territoires.


Lire la suite sur RFI