François Sureau, la liberté guidant le peuple masqué

Francois Sureau, ecrivzin, avocat a la courDans son bureau a Paris
Francois Sureau, ecrivzin, avocat a la courDans son bureau a Paris

La liberté entre sous la Coupole : François Sureau a été élu à l'Académie française au siège du (très regretté) Max Gallo. Des hussards, il y en eut, au sein de la vénérable institution, des forts en gueule, des rebelles, des presque anars, qui exprimaient une forme de liberté mais d'abord pour eux-mêmes. Sureau, lui, est d'une autre race. La liberté que confère le droit il la promeut pour tous: riches, pauvres, Français, étrangers, croyants, blasphémateurs... Il en fit l'éloge récemment dans un très beau livret intitulé Sans la liberté (Tracts-Gallimard). « Chaque année depuis vingt-ans, les plaques tectoniques de notre société politique se déplacent dans une mesure telle que j'ai fini par me demander si l'amour de la liberté, ou celui de l'Etat de droit qui vise à la garantir, n'étaient pas un simple vernis, une référence morte, un propos de fin de banquet », écrit-il. Avec le temps et ces mouvements tectoniques, le romancier, grand lecteur de Babar, est devenu le gardien éloquent d'un acquis sans cesse entaillé, affaibli, essentiellement au nom d'une morale, quand ce n'est pas au nom de la sécurité. A rebours des passivités coupables de nombre de nos intellectuels, l'auteur de L'Or du temps (Gallimard) a entamé un processus qui, assurément, le fait passer du statut d'avocat à celui de « conscience » nationale, comme Gisèle Halimi et Robert Badinter avant lui.

Il a tout d'un écrivain classique, du verbe à l'érudition, jusqu'à cette allure, toute de tweed [...] Lire la suite