François Hollande tente d'éteindre la polémique avec le FN

Répétition titre. François Hollande a tenté vendredi de clôre la polémique sur la présence du Front national à la manifestation de dimanche en déclarant que c'était aux citoyens de décider de défiler ou non à la mémoire des victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. /Photo prise le 9 janvier 2015/REUTERS/Philippe Wojazer

PARIS (Reuters) - François Hollande a tenté vendredi d'éteindre la polémique sur la présence du Front national à la manifestation de dimanche en déclarant que c'était aux citoyens de décider de défiler ou non à la mémoire des victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. Après un entretien avec le chef de l'Etat à l'Elysée, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a dit ne pas avoir "réussi à obtenir du président de la République la levée claire de l'interdiction" pour son parti. Face à la polémique qui enfle, notamment au sein du PS, François Hollande a déclaré que "tous les citoyens peuvent venir dans les manifestations, il n'y a pas de contrôle". "Si des forces politiques, des forces syndicales ont appelé à une manifestation, c'est leur responsabilité mais ce sont les citoyens qui décident d'aller ou de ne pas aller dans les manifestations", a-t-il ajouté lors d'une réunion au ministère de l'Intérieur. "S'ils décident d'y aller nombreux, très nombreux, il faut leur assurer le libre accès et la protection", a-t-il ajouté. Une manifestation nationale est prévue dimanche à Paris et dans les autres villes de France pour rendre hommage aux victimes de la fusillade qui a fait 12 morts mercredi à la rédaction de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. "J'ai appelé à l'unité nationale. L'unité nationale ce n'est pas la disparition des sensibilités, des opinions, des croyances dans notre pays. L'unité nationale, ce n'est pas l'uniformité", a aussi déclaré le président, dont la présence dans le cortège reste incertaine. Le Front national a estimé avoir été tenu à l'écart par les partis de gauche et du centre de l'organisation du défilé, ce que Marine Le Pen a dit "regretter". Dans la cour de l'Elysée, l'élue a confirmé qu'elle ne participerait pas à l'évènement. "Je ne vais pas forcer les cordons des organisateurs de la manifestation pour essayer de m'introduire dans une manifestation où, manifestement, les organisateurs principaux ne veulent pas nous voir", a-t-elle déclaré. "J'ai été élevée tout de même, voyez-vous, je ne vais pas là où on ne veut pas de moi." Marine Le Pen a dit le regretter pour les "millions de Français qui ont voté pour le Front national et qui prennent ‎conscience aujourd'hui que l'unité nationale, qui était pourtant si utile, a été brisée par le sectarisme de certains, au premier rang desquels le PS et l'UDI". (Elizabeth Pineau, avec Julien Ponthus, édité par Yves Clarisse)