François Hollande estime que la gauche "a la clé" sur la censure du gouvernement
François Hollande cherche prendre la main. "C'est la gauche qui a la clé" sur la censure du gouvernement de Michel Barnier, juge l'ancien président socialiste sur BFMTV-RMC ce mercredi 2 octobre, alors que l'extrême droite se pose en arbitre de cette décision.
"Le Rassemblement national ne peut pas censurer seul le gouvernement. Ce sera au moment où la gauche, et peut-être plus particulièrement le Parti socialiste, dira qu'il y a des choses qui ne sont plus acceptables pour les Français, qu'il y aura une décision", analyse celui qui est redevenu député de Corrèze lors des élections législatives.
"Je ne suis pas pour le chaos"
Pour autant, ce postulat vaut également pour l'extrême droite: la gauche ne peut pas faire sans ses voix pour faire tomber le gouvernement. D'ailleurs, elles devraient manquer dans l'immédiat, le RN refusant de censurer "a priori".
Par ailleurs, c'est surtout les lepénistes qui semblent avoir la main sur le futur de Michel Barnier, en attestent les conditions de sa nomination, les gages qu'il a donnés lors de la déclaration de politique générale ou son recadrage du ministre de l'Économie.
Reste que si une motion de censure de la gauche pourrait recueillir les voix du parti à la flamme à l'avenir, on peut douter de l'inverse. D'où, peut-être, le calcul de François Hollande: si le gouvernement tombe, ce sera à l'initiative de la gauche. Et surtout, des socialistes, espère ce dernier, qui cherche à les remettre au centre du jeu et à les présenter comme l'alternative la plus crédible.
Il votera la censure déposée prochainement
Comment? En se distinguant à la fois du RN et des insoumis. Celui qui fut premier secrétaire du PS enre 1997 et 2008 évoque ainsi sa "grande différence avec l'extrême droite et peut-être aussi avec d'autres", dont on comprend bien de qui il s'agit.
"Je ne suis pas pour le chaos, je suis pour que le pays avance", martèle-t-il. Tout en soulignant qu'"il ne peut y avoir de départ de Michel Barnier (...) que s'il y a une solution de remplacement", selon lui.
En attendant, les différents partenaires de gauche seront alignés pour la présentation dans les prochains jours d'une motion de censure. François Hollande compris. Même si la disposition n'a que très peu de chances d'être adoptée, "c'est très important de dire que ce n'était pas le gouvernement qui était attendu par les Français", avance l'ex-chef de l'État.