François Braun dément tout tri d’enfants atteints de bronchiolite à l’hôpital
Dans une interview au « Parisien », le ministre de la Santé a réagi au témoignage d’une pédiatre de l’hôpital Trousseau.
POLITIQUE - « Actuellement, on soigne mal nos enfants. On ne peut pas tous les hospitaliser. On est obligés de trier nos enfants ». Voici le tableau sombre décrit sur RTL par Julie Starck, pédiatre réanimatrice à l’hôpital Trousseau, à Paris.
Une alerte qui intervient dans un contexte où l’épidémie de bronchiolite qui touche les très jeunes enfants est tellement sévère que le plan blanc a été déclenché il y a quelques jours et que les hôpitaux franciliens sont en souffrance.
Interrogé par les lecteurs du Parisien ce samedi 12 novembre, le ministre de la Santé, François Braun, n’a donc pas échappé à une question sur ce témoignage qui jette une lumière crue sur les capacités hospitalières face à cette crise. « Je suis choqué par cette formule, c’est inadmissible », réagit le successeur d’Olivier Véran, admettant toutefois de réelles difficultés.
« Je ne nie aucunement les difficultés que génère cet épisode, exceptionnel par son ampleur, de bronchiolite, mais je ne peux pas accepter de tels propos qui déforment la réalité. Je ne m’interdis d’ailleurs pas une enquête. Et si jamais de telles pratiques déviantes étaient avérées, des conclusions en seraient tirées », ajoute le ministre de la Santé.
« On fait de la réanimation dans les couloirs »
« Je ne laisserai pas dire qu’on décide de qui on laisse vivre ou mourir. Soyons très clairs, on ne trie pas les enfants à l’hôpital et nos soignants sont admirables dans leur engagement », insiste François Braun, alors que le personnel pédiatrique ne cesse de déplorer des conditions de travail indignes.
« On fait de la réanimation dans les couloirs. On pousse des enfants aux urgences dans des petits coins pour pouvoir leur administrer de l’oxygène en attendant qu’une place se libère. L’autre nuit encore, on a transféré un enfant à Rennes », déplore ce samedi auprès de France Bleu Christèle Gras Le Guen, cheffe du service pédiatrie au CHU de Nantes.
Dans Le Parisien, où François Braun publie son interview fleuve le même jour, est raconté avec détails le calvaire vécu par les petits patients et leurs parents pour la prise en charge d’une bronchiolite, ainsi que le désarroi des soignants débordés, entre pénuries de bouteilles d’oxygène et capacités saturées.
Avec ces propos adressés par une infirmière à une famille morte d’inquiétude : « On va la soigner votre petite, mais on ne sait pas encore où. » Si, selon le ministre de la Santé, ce n’est pas du tri, cela y ressemble quand même fortement.
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