François Bayrou « remet en chantier » la réforme des retraites avec une « méthode inédite »
POLITIQUE - Retour à la négociation. François Bayrou a annoncé ce mardi 14 janvier, lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, remettre « en chantier » la réforme des retraites tant décriée par la population et une partie des oppositions.
Déclaration de politique générale : François Bayrou se perd dans ses pages en plein discours
« Nous pouvons rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite, -les fameux 64 ans- à condition qu’elle réponde à l’exigence fixée (l’équilibre financier du système) », a ainsi expliqué le chef du gouvernement en promettant une « méthode transparente, inédite et radicale. » Le tout, pour « un temps bref » de trois mois.
Dans ce contexte, François Bayrou doit réunir les partenaires sociaux dès vendredi 17 novembre . Il va également commander à la Cour des comptes une « mission flash », dont les conclusions et les « chiffres indiscutables » serviront de base aux travaux.
« Si au cours de ce ’conclave’ cette délégation trouve un accord d’équilibre et de meilleure justice, nous l’adopterons », a promis le locataire de Matignon, avant d’ajouter : « Le Parlement en sera saisi lors du prochain projet de loi de financement », sinon, c’est « la réforme actuelle qui continuerait à s’appliquer ».
Pas de « suspension » formelle, mais une « fenêtre de tir »
Confronté à la mission quasi-impossible de survivre, et faire adopter un budget pour l’année en cours, là où son prédécesseur Michel Barnier a échoué, le chef du gouvernement a pris soin de se montrer prudemment optimiste : « Quand tout paraît aller mal, on est contraint au courage ».
Sur le sujet éruptif de la réforme des retraites, l’allié historique d’Emmanuel Macron n’a donc pas évoqué de « suspension » formelle - une demande des socialistes qui hérissait une partie du camp présidentiel et de la droite. Il a estimé qu’une « fenêtre de tir » s’ouvrait sans nécessiter de pause, puisque la loi « a prévu que l’âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026 ».
Ironie du sort, c’est Élisabeth Borne, numéro deux du nouveau gouvernement, qui lisait en parallèle devant le Sénat le même discours, alors qu’elle a porté cette réforme ultracontestée en tant que Première ministre il y a seulement deux ans.
Au-delà des retraites, François Bayrou à exhorté les forces politiques à se « ressaisir pour adopter sans tarder » les projets de budget de l’Etat et de la Sécurité sociale pour 2025, laissés en jachère par la chute du gouvernement Barnier. Il a dit viser un déficit public de 5,4% du PIB en 2025, contre les 5% escomptés par son prédécesseur.
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