François Bayrou : "Mon interlocuteur premier, c'est le président de la République"

Vous venez d’être nommé haut-commissaire au Plan. Cette fonction n’existait plus depuis longtemps. Quel est son but? A-t-elle été créée sous la pression de l’épidémie de Covid?
Gouverner, c’est prévoir. On a vérifié, brutalement, lors de l’épidémie, que la prévision, la réflexion sur le long terme – les risques et les chances du futur – s’étaient depuis longtemps effacées devant la dictature de l’urgence, du court terme, du sensationnel, du scandale et de la mise en accusation. On vit sous un tsunami de tweets et de réactions passionnelles diffusées sur les chaînes d’info en continu et les réseaux sociaux. Le président de la République a voulu retrouver cette réflexion sur le long terme, à destination des gouvernants et de l’opinion publique. Avec trois priorités : l’indépendance de notre pays face aux grands risques de l’avenir, les conditions d’une bonne santé du pays et un projet de justice. Ce sera sûrement difficile, mais nous réussirons si ces questions de l’avenir à long terme retrouvent une place dans le débat démocratique.

Avec la deuxième vague qui arrive, la France vous semble-t-elle capable de vivre durablement avec le virus?
Nous sommes à un point de basculement de notre vie en société. Bien sûr, certains assurent que d’ici quelques semaines, tout redeviendra comme avant. Peut-être ont-ils raison, j’en serais très heureux, mais mon intuition est qu’au contraire tout est en train de changer durablement et profondément. Cette épidémie, causée par un virus un mill...


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