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François Bayrou exprime des désaccords avec le reste de la Macronie

Le président du Modem et Haut-commissaire au Plan, Francois Bayrou, le 21 juin 2022. (Photo: Sarah Meyssonnier via Reuters)
Le président du Modem et Haut-commissaire au Plan, Francois Bayrou, le 21 juin 2022. (Photo: Sarah Meyssonnier via Reuters)

Le président du Modem et Haut-commissaire au Plan, Francois Bayrou, le 21 juin 2022. (Photo: Sarah Meyssonnier via Reuters)

POLITIQUE - Partisan “du pluralisme, y compris dans la majorité”, le patron du MoDem François Bayrou a exprimé, ce dimanche 26 juin sur BFMTV, ses désaccords avec le reste de la Macronie sur de nombreux sujets dont l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution et la possibilité d’une coalition politique avec les oppositions.

Après l’échec d’Ensemble à obtenir une majorité absolue aux législatives, le Haut-commissaire au Plan, qui avait défendu l’idée de s’approcher au plus près d’une “union nationale”, a précisé sa pensée ce dimanche. ”‘Se rapprocher le plus possible’, ça veut dire que je pense que ce n’est pas possible l’union nationale”, a-t-il explicité sur BFMTV, ajoutant qu’il “ne voit pas les forces politiques élues dans l’opposition entrer dans la majorité parce qu’ils auraient le sentiment [...] de se renier”.

“Il est nécessaire de changer le rapport entre pouvoir et citoyens”

Alors qu’Emmanuel Macron a indiqué, samedi, avoir chargé la Première ministre Élisabeth Borne de consulter les groupes parlementaires afin de former un “gouvernement d’action” début juillet, le maire de Pau rejette toute idée de coalition. “La vérité, c’est que ça ne se fera pas sous la forme des partis politiques qui se rallieraient ou des groupes parlementaires qui se rallieraient à la majorité présidentielle”, a-t-il avancé, avant d’ajouter: “Je pense que le président de la République n’a pas du tout l’idée que les coalitions vont devenir possibles.”

En outre, François Bayrou, qui revendique une liberté de ton au sein de la Macronie, avait plaidé mercredi en faveur d’un départ d’Élisabeth Borne de Matignon. “Les temps exigent que le ou la Première ministre soit politique”, avait-il dit en début de semaine sur France Inter. Revenant sur cette pique ce dimanche, il a affirmé que “notre travail, ce sera de l’aider autant que possible”. Il continue toutefois de penser “que nous sommes au moment où il est nécessaire [...] de changer le rapport entre pouvoir et citoyens”.

Autre nuance avec le reste de la majorité, la question de l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. “Est-ce qu’il est bon, est-ce qu’il est utile de faire ça, alors même que, à ma connaissance, aucun courant politique ne remet en cause la loi Veil”, qui a autorisé l’avortement en France, s’est interrogé le président du MoDem, alors que la députée du RN Marine Le Pen n’exclut pas ce dimanche de voter en faveur du texte.

Bayrou “pas pour qu’on décalque la vie politique américaine”

Après la décision de la Cour suprême des États-Unis de révoquer le droit constitutionnel à l’IVG, Aurore Bergé, la cheffe des députés Renaissance (ex-LREM) à l’Assembléé nationale, a fait part samedi de l’intention de son groupe de proposer une révision constitutionnelle pour inscrire “le respect de l’IVG” dans la Loi fondamentale. Une proposition immédiatement soutenue par la Première ministre.

“C’est quand même surprenant que ce soit ce qui se passe aux États-Unis [...] qui entraîne un certain nombre de réactions effervescentes dans la vie politique française”, a estimé François Bayrou, qui n’est “pas pour qu’on décalque la vie politique américaine”. “J’ai le droit d’avoir un regard libre sur ce sujet, c’est mon point de vue, le MoDem de son côté en débattra”.

Il a également plaidé “pour que des voix différentes -peut-être parfois iconoclastes- puissent se faire entendre” au sein de la majorité, en mettant en avant les 57 députés MoDem sur 218 sièges. Il s’est enfin dit en “désaccord” avec la volonté d’Emmanuel Macron de permettre aux directeurs d’école de choisir leurs enseignants.

Interrogé sur la nécessité de la présence de plus de deux ministres MoDem dans le prochain gouvernement, l’ex-ministre de la Justice répond: “Oui, mais ça n’est pas un sujet de chantage”. “Je me refuse à faire du chantage et du bras de fer sur ce sujet”, a-t-il poursuivi, sachant cependant qu’il serait bien difficile pour l’exécutif de faire voter des lois à l’Assemblée sans le soutien du parti centriste.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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