François Bayrou devient Premier ministre: toutes ces fois où il n'était pas loin d'entrer à Matignon

Le patron du Modem a été nommé à Matignon ce vendredi 13 novembre. François Bayrou a failli devenir Premier ministre à de très nombreuses reprises depuis plus de 15 ans.

Un goût d'achèvement. François Bayrou fait son entrée à Matignon ce vendredi 13 décembre, presque 10 jours après le renversement de Michel Barnier. Cette nomination a de quoi donner le sourire au centriste, qui a raté la marche à de très nombreuses reprises ces dernières années.

Première ouverture pour le nouveau Premier ministre d'Emmanuel Macron dès 2007. À l'époque, il est le troisième homme du premier tour avec 18,57% des voix. La candidate de la gauche, Ségolène Royal, qui se qualifie pour le second tour, a raconté à plusieurs reprises lui avoir proposé d'être son Premier ministre.

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Mais la socialiste avait à ce moment-là posé une condition: qu'il appelle à voter pour elle - une gageure pour François Bayrou qui a été membre du gouvernement aux côtés de Nicolas Sarkozy, le concurrent de Ségolène Royal.

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Las: le rendez-vous prévu pour finaliser ces discussions n'a finalement pas lieu. De quoi faire dire à Ségolène Royal que François Bayrou lui faisait penser à un "amoureux qui craint la panne", au caractère "macho".

Seconde chance pour le centriste en 2017 avec la victoire d'Emmanuel Macron à l'Élysée. Après avoir été très sévère avec celui qui était alors ministre de l'Économie, jugeant qu'il est au service "des grands intérêts" et de "l'argent", François Bayrou le rejoint en février 2017.

Son ralliement évite une candidature qui aurait pu faire des points au futur président, lui laissant espérer d'arriver à Matignon. Cherchant à fracturer la droite, le nouveau président décide finalement de nommer le LR Édouard Philippe. François Bayrou atterrit, lui, au ministère de la Justice. Il est finalement contraint de démissionner un mois plus tard, empêtré dans une affaire judicaire liée à des soupçons d'emplois fictifs d'assistants au Parlement européen.

La réélection d'Emmanuel Macron en 2022 ne lui permet pas de revenir sur la liste des premiers ministrables possibles. C'est Élisabeth Borne qui remporte la timbale au printemps 2022.

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Gabriel Attal est nommé dans la foulée, quelques semaines à peine avant la relaxe de François Bayrou devant la justice (le parquet a depuis fait appel, NDLR). Le patron du Modem se serait bien vu arriver à Matignon à nouveau si le tempo avait été plus favorable.

Après les législatives surprises à l'été, le nom du centriste revient dans le casting des potentiels Premiers ministres. Mais, à la recherche d'une personnalité pour élargir son socle politique, Emmanuel Macron décide finalement de nommer Michel Barnier. La manœuvre lui permet d'arrimer la droite et ses 37 députés.

Un vrai plus en l'absence de majorité relative alors que le Modem appartient depuis des années au camp présidentiel. Sous pression après la chute de l'ex-négociateur en chef du Brexit, le chef de l'État finit enfin par demander à François Bayrou de devenir le chef du gouvernement.

Le centriste arrive dans un contexte particulier compliqué avec un budget 2025 à négocier dès que la loi spéciale sera votée par le Parlement et dans une Assemblée nationale qui ne devrait rien lui laisser passer.

Article original publié sur BFMTV.com