Une Française attend un “petit miracle” pour rester au Québec

Courrier Expat : Camille Dantin, qu’est-ce qui est à l’origine de ces tracasseries avec le ministère de l’Immigration canadien ?

Camille Dantin : En tant qu’étudiante française, j’ai besoin de deux visas pour étudier au Québec. D’abord, un certificat d’acceptation du Québec (CAQ) et, au niveau canadien, un permis d’études, que je dois renouveler régulièrement. Cette année, j’étais en dernière année de baccalauréat en enseignement des arts visuels pour devenir enseignante au Québec. J’ai obtenu mon nouveau CAQ en juin. Lorsque j’ai fait ma demande pour renouveler mon permis d’études canadien, j’ai envoyé un CAQ datant de l’an dernier. Le 13 septembre, le ministère de l’Immigration canadien m’a fait part de son refus d’un visa d’études, ce qui fait que du jour au lendemain j’ai dû arrêter mes études, mon travail et mon stage. Et je n’ai plus de statut.

Quelles démarches avez-vous entreprises pour corriger la situation ?

J’ai envoyé à Immigration Canada une demande de reconsidération du dossier avec tous les bons documents. J’ai demandé l’aide de mon député canadien, Alexandre Boulerice (NPD, opposition). Son bureau a communiqué avec un représentant d’Immigration Canada, qui a dit qu’a priori on refuserait cette demande du fait que, lorsqu’il s’agit d’une erreur d’une personne, il y a très peu de marge de manœuvre.

Avez-vous tout de même espoir de voir le ministère de l’Immigration réviser sa décision ?

J’ai contacté un avocat qui m’a dit qu’il faudrait un mois pour avoir une réponse sur la reconsidération de mon dossier. Il me reste encore une ou deux semaines pour qu’il y ait un petit miracle. Sinon, je dois attendre la session universitaire prochaine pour postuler à nouveau pour un visa d’études. Si je dois attendre, je ne sais pas comment je vais faire financièrement. Il ne faut pas oublier que, s’il y a trou dans les études, même si on le justifie, on n’est plus éligible au permis de travail postdiplôme. Donc, malgré tout mon parcours – j’ai étudié le marché de l’art à l’École du Louvre à Paris, j’ai travaillé à Boston et à Montréal –, je ne pourrai pas rester pour travailler au Canada par la suite, parce que je ne remplis pas toutes les conditions pour ma résidence permanente.

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