Qui est le Français le plus connu du Brésil ?

Ou comment l’expatriation peut contribuer à redécouvrir la culture de son propre pays !

Palmarès

C’est la colle classique à poser aux récents expatriés français au Brésil : deviner qui est le Français (ou la Française) le plus connu ici, au Brésil ! Il y a quelques décennies, ils auraient répondu : le général de Gaulle et Brigitte Bardot. Plus récemment : Zinedine Zidane et Alain Prost, les meilleurs adversaires du Brésil. Aujourd’hui, sans doute Emmanuel Macron et Catherine Deneuve.

Tout faux ! Le Français le plus connu au Brésil – de loin et depuis fort longtemps – s’appelle Hippolyte Léon Denizard Rivail.

“Oups ! Qui c’est celui-là ?
— Ah, oui, c’est vrai, ici au Brésil, il est connu sous son pseudonyme : Allan Kardec.
— Oui, mais encore ? Ça ne me dit toujours rien !”

Les Brésiliens seront sans doute déçus. Comment ? les Français ne connaissent même pas leur propre compatriote le plus important à leurs yeux ! Ici, tout le monde connaît son nom, que portent de nombreux bâtiments comme des écoles ou des dispensaires mais aussi de nombreux Brésiliens.

Spiritisme

Allan Kardec (1804-1869) est le père du spiritisme. Ou plutôt, son “codificateur”, comme il préférait se définir. Le spiritisme fut une philosophie très en vogue en France au XIXe siècle, dont Victor Hugo fut l’un des disciples les plus célèbres. Il peut se résumer par la devise gravée sur le fameux dolmen de la tombe de Kardec au Père-Lachaise : “Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse.” Ses piliers sont la communication avec les esprits et la réincarnation. Sous forte influence chrétienne, il met aussi l’accent sur le devoir de charité.

Le spiritisme va disparaître en France, peu à peu assimilé, avec ses tables tournantes, à de la “magie noire” ! Par contre, il va prospérer au Brésil où il est considéré comme une religion à part entière, l’une des principales religions du pays avec plus de 4 millions d’adeptes. La grande majorité des spirites brésiliens est issue de la classe moyenne éduquée et aisée des grandes métropoles du sud et du sud-est du pays. C’est une religion très ouverte qui cohabite œcuméniquement avec le catholicisme et les religions afro-brésiliennes. Depuis longtemps, les centres spirites jouent un rôle social essentiel au Brésil, que ce soit pour la santé, l’aide sociale ou l’éducation : ils sont donc vus d’un très bon œil par les autorités politiques. Il y aurait aujourd’hui 13 000 centres spirites repartis dans tout le pays.

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