Français arrêté à Moscou: les enquêteurs russes demandent son placement en détention

Le Comité d'enquête russe, puissant organe d'investigation, demande le placement en détention provisoire du Français Laurent Vinatier, arrêté jeudi à Moscou, a indiqué ce vendredi 7 juin à l'Agence France-Presse son avocat, Alexeï Sinitsyne.

"Le Comité d'enquête dépose actuellement une requête auprès du greffe du tribunal pour demander la détention de Laurent Vinatier", a dit l'avocat, dont le client est poursuivi pour une infraction à la loi sur "les agents de l'étranger", mais également accusé de collecter des informations sur les activités militaires de la Russie.

Né en 1976, Laurent Vinatier travaille pour une ONG suisse de résolution des conflits, Centre pour le dialogue humanitaire. Son arrestation est survenue en pleine aggravation des tensions russo-françaises.

Soupçonné d'espionnage

Il est poursuivi à ce stade pour avoir violé une loi traitant des "agents de l'étranger", législation utilisée par Moscou pour réprimer ses détracteurs, et un délit passible de cinq ans de prison.

Mais le langage des enquêteurs, qui évoquent une "collecte ciblée d'informations dans le domaine des activités militaires et militaro-techniques de la Russie", laisse présager des poursuites encore plus graves.

Les informations qu'il aurait récoltées, "si elles sont obtenues par des sources étrangères, pourraient être utilisées contre la sécurité de l'État" russe, a affirmé la même source sans plus de précisions.

Macron assure qu'il ne "travaille pas pour la France"

Le président français Emmanuel Macron a indiqué jeudi soir à la télévision française qu'"en aucun cas c'était quelqu'un qui travaillait, qui travaille pour la France" et qu'il travaillait bien pour une ONG suisse "qui fait de la diplomatie".

"Il recevra toutes les protections consulaires qui conviennent dans un tel cas. Mais je voulais ici rétablir la vérité face aux intoxications qu'on entend", a-t-il dit.

Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a indiqué que Paris a "exigé des informations du Comité d'enquête (russe) sur le motif de l'arrestation de notre compatriote".

Article original publié sur BFMTV.com