François Rebsamen "respecte" les élus du RN "tant qu'ils ne portent pas des discours de haine"
Le ministre de l'Aménagement du territoire revient sur sa position concernant l'extrême droite, après avoir dit respecter "toutes les forces politiques, sauf le RN".
François Rebsamen prône une position "claire" vis-à-vis du Rassemblement national ce vendredi 17 janvier sur France 2: le ministre de l'Aménagement du territoire "respecte" les élus du parti d'extrême droite, tant que ces derniers "ne portent pas (d)es discours de haine, de racisme, d'antisémitisme".
"Bien sûr que je respecte l’ensemble des votes des Français, je respecte la représentation nationale. Mais je combats depuis toujours la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme. Et ça ne va pas s’arrêter aujourd’hui", explique-t-il.
Trois jours plus tôt, l'ex-maire de Dijon a déclaré sur BFMTV respecter "toutes les forces politiques, sauf le RN", entraînant l'ire du président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella.
"Je respecte chaque Français"
Ce dernier a demandé au chef du gouvernement François Bayrou de recadrer son ministre, évoquant le "respect dû" aux près de "11 millions d'électeurs" qui ont voté pour l'alliance d'extrême droite entre le RN et Éric Ciotti au premier tour des dernières élections législatives.
"Et l'insulte à leur égard une ligne rouge qu'il vaut mieux ne pas franchir lorsque l'on fait partie d'un gouvernement minoritaire", a-t-il ajouté, en allusion au fait de potentiellement voter une motion de censure.
En réponse, l'ancien ministre de François Hollande a précisé sur X: "je respecte chaque Français." Tout en maintenant ses déclarations: "en revanche, je ne respecte pas les idées du RN. Je les combats."
Concernant les élus du RN, il avait déjà opéré une nuance mardi sur BFMTV expliquant que ces "discours de haine" n'étaient pas le fait de chaque membre du parti. "Pas tous, heureusement, j'en connais dans mon département (Côte-d'Or, NDLR)", déclarait-il.
Cette affaire en rappelle une autre: en septembre, le RN avait obtenu de Michel Barnier qu'il recadre le ministre de l'Économie, Antoine Armand, qui avait exclu le Rassemblement national de "l'arc républicain".
Cependant, la conclusion semble différente cette fois-ci. Aucun recadrage n'a été rapporté jusqu'ici, même si le gouvernement a pris ses distances, indiquant que cette position n'est pas la sienne. Par ailleurs, l'extrême droite, qui pesait de tout son poids sur le précédent gouvernement, est cantonnée à jouer les seconds rôles jusqu'ici, François Bayrou privilégiant les ouvertures vers le PS.