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Frédéric Valletoux : "Dans une épidémie, il y a toujours d'autres malades sacrifiés"

Pourquoi avoir lancé cette étude?
Nous voulions objectiver le fait que les victimes de la crise sanitaire sont non seulement les patients atteints de formes graves de Covid et les personnes décédées, mais aussi beaucoup parmi ceux qui n'ont pas pu avoir accès aux soins en temps et en heure. Le jour où la tragédie sera dernière nous, à l'heure du bilan, ils ne devront pas être les oubliés du Covid. Dans une épidémie, il y a toujours d'autres malades sacrifiés, mais 2 millions de séjours en moins, c'est énorme! Il y a eu des pertes de chance très importantes pendant et après le premier confinement. Quand un diagnostic de cancer est posé tard, la tumeur grossit, le traitement arrive plus tard et souvent doit être plus lourd.

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En février, les soignants sont entrés dans un long tunnel dont ils ne voient toujours pas la fin

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Aurait-on pu éviter des déprogrammations?
Dès le mois d'avril, nous avions alerté sur l'absurdité de certaines d'entre elles dans des régions épargnées, proposé des scénarios de réouvertures territorialisées, mais nous n'avons pas été entendus. S'il est vrai que l'arrivée du virus a créé une sidération, il faudra réfléchir aux raisons pour lesquelles certains hôpitaux n'ont pas pu ­accueillir plus tôt plus de patients non Covid. Heureusement, pendant la deuxième vague, la situation a été mieux gérée, avec des déprogrammations graduelles et régionalisées.

Pourquoi le temps perdu n'a-t‑il pas été rattrapé cet été?
En février, les soignants sont entrés dans un lo...


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