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Frédéric Lorvo : « Ne perdons pas de vue l'intérêt général »

Le Premier ministre français, Jean Castex, parle aux côtés du ministre français de la Santé, Olivier Véran, et du ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire  lors d'une conférence de presse pour présenter les détails des nouvelles restrictions visant à freiner la propagation de la pandémie de Covid-19, annoncées la veille par le président, le 15 octobre 2020, à Paris.

Ont-ils le choix ? Après l'intervention du président de la République mercredi soir sur TF1 et France 2, c'est à un nouveau régime d'exception que se préparent les Français à partir de samedi prochain. Couvre-feu, rétablissement de l'état d'urgence, rassemblements privés limités à 6 personnes, les mesures s'alignent en même temps que le virus progresse. Jeudi matin, nouveau coup de théâtre, les domiciles d'Olivier Véran, le ministre des Solidarités et de la Santé, et Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, étaient perquisitionnés à la suite de l'ouverture d'une information judiciaire. En pleine deuxième vague, faut-il craindre une épidémie de procédures et alors que le chef de l'État en appelle à la responsabilité de chacun ? L'occasion de rappeler quelques principes de droit pour Fabrice Lorvo, avocat au barreau de Paris, inquiet pour l'intérêt général.

Le Point : Le couvre-feu est une restriction supplémentaire, une entrave à la liberté de circuler qui est un droit constitutionnel. À circonstance exceptionnelle, réponse exceptionnelle ?

Fabrice Lorvo : Ça va être tout l'objet du débat. On découvre que l'on peut à nouveau et durablement porter atteinte à notre liberté d'aller et venir qui est une liberté constitutionnelle. Mais cette liberté, comme toutes les libertés, n'est ni générale ni absolue. Elle s'exerce dans le cadre des lois qui la réglementent. Il faut, pour y porter atteinte, qu'on tente de protéger d'autres libertés ou une cause qui s [...] Lire la suite