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«Frères de sang», l’emprise du milieu

Avec la mafia en bout de table, le premier film de Damiano et Fabio D’Innocenzo suit le destin de deux amis, inséparables jusqu’à ce que leurs crimes ne creusent un fossé entre eux.

De leur vie d’avant, on ne verra qu’un flash. Cinq minutes de complicité fraternelle, où deux gars de 20 ans dévorent salement un sandwich aux épinards dans l’habitacle embué d’une bagnole qui ressemble à une cabane de petits garçons. Ils rient grassement, parlent de leurs orientations futures en école hôtelière (barman ou chef ?) avant de quitter leur parking désert pour rentrer se coucher. Le trajet anodin les fait pénétrer dans un outre-monde lorsqu’ils renversent un type, paniquent et prennent la fuite. Pour apprendre, quelques heures plus tard, que la victime en question est un repenti de la mafia - qui leur en doit alors une belle. Mirko et Manolo intègrent ainsi le crime organisé par accident (littéralement) et deviennent porte-flingues.

Cloaque. Sur un terrain vague, après s’y être repris à deux fois pour buter un mauvais payeur, les deux gars semblent KO. L’un brise le silence d’une seule phrase : «On est dedans maintenant.» Il s’agit de dire que dorénavant, ils font partie de la Famille, mais ce qu’on entend, c’est «dans la merde jusqu’au cou». Plusieurs fois au fil du film reviendra ce type de phrases, d’apparence anodine, avant de résonner comme des appels à l’aide.

Au regard de sa bande-annonce, Frères de sang laissait craindre un succédané du cinéma de Matteo Garrone - sentiment renforcé par le fait que les frangins Damiano et Fabio D’Innocenzo ont comme seul fait d’armes d’avoir collaboré à l’écriture de Dogman. Si, dans ses premières minutes, le film multiplie en effet les plans sur les intérieurs défraîchis des grands ensembles de la banlieue romaine comme autant d’évocations de la décrépitude napolitaine si chère à Garrone, il prend rapidement ses distances avec le milieu criminel qui fait davantage office de diorama que de sujet. Les meurtres jalonnent le récit mais (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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