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Si les frères Coen étaient kazakhs…

Daniyar Alshinov (à gauche) est chargé d'exécuter un innocent: un handicapé mental, campé par Teoman Khos (à droite), pour couvrir le véritable auteur de crimes pédophiles. 
Daniyar Alshinov (à gauche) est chargé d'exécuter un innocent: un handicapé mental, campé par Teoman Khos (à droite), pour couvrir le véritable auteur de crimes pédophiles.

Dans un village isolé, au fin fond d'une grande plaine sauvage, un policier solitaire doit faire face à une bande sanguinaire. Laquelle se révèle être au service d'un politicien véreux à la fois pédophile et serial killer. Le gang criminel a chargé le flic d'accuser un innocent, en lieu et place de l'élu, puis de liquider ce bouc émissaire. Comme l'enquêteur ne s'exécute pas, il est bientôt poursuivi par une horde de tueurs.

Résumé en quelques lignes, le synopsis de A Dark, Dark Man, le huitième film* d'Adilkhan Yerzhanov, pourrait être celui d'un western. D'autant que les paysages sublimes, traversés par une unique route, rappellent irrésistiblement ceux de l'ouest américain. Le héros a beau déjeuner dans un fast-food, nous ne sommes pourtant pas aux États-Unis mais au c?ur de l'Asie centrale.

Western asiatique?

Le policier n'est pas shérif. Il s'appelle Bekzat et parle kazakh. Le voilà bientôt suivi à la trace par une jolie journaliste bien décidée à enquêter sur la corruption endémique qui sévit dans cette province enclavée de Karaganda. Mais que peuvent deux jeunes idéalistes contre un vieux politicien roué ? Sinon rêver au coin du feu? Si vous espériez une bluette, passez votre chemin. Il n'y aura point d'idylle entre eux. Juste une fuite en avant pour sauver leur peau.

L'image très soignée de Aydar Sharipov privilégie la lumière naturelle, qui donne à l'ensemble du film un aspect documentaire. © DRLe titre laissait envisager un film ténébreux. Et c'est [...] Lire la suite