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"Il se fout du parti": la crise chez LaREM n'inquiète pas Emmanuel Macron

Le président Emmanuel Macron lors de la conférence de presse finale du 7ème sommet MED7 des pays méditerranéens le 10 septembre 2020 à Porticcio, Corse
 - Ludovic Marin © 2019 AFP
Le président Emmanuel Macron lors de la conférence de presse finale du 7ème sommet MED7 des pays méditerranéens le 10 septembre 2020 à Porticcio, Corse - Ludovic Marin © 2019 AFP

Crise chez les marcheurs. Malgré un remaniement gouvernemental début juillet et l'arrivée d'un nouveau chef de groupe à l'Assemblée nationale en la personne de Christophe Castaner, La République en marche connaît sans doute sa plus grave crise politique depuis sa création en 2016.

Une situation dont ne ne se soucie pas vraiment Emmanuel Macron à en croire un membre de la majorité parlementaire, dont certains élus ne comptent pas sur le soutien du chef de l'Etat pour aider le parti à sortir de la crise.

"Macron se fout du parti. Donc arrêtons d'attendre la parole de Dieu et mettons-nous au travail", glisse un député LaREM à BFMTV.

Le parti lancé en amont de la présidentielle de 2017 connaît en effet une rentrée politique des plus compliquées. D'abord dans les urnes. Six élections législatives partielles se sont tenues dimanche dernier. Un rendez-vous électoral marqué par une très forte abstention et par l'incapacité du parti présidentiel de se maintenir au second tour dans l'ensemble des six circonscriptions concernées.

Désarroi sur les bancs de l'Assemblée

"Il faut surtout regarder les choses en face et s'interroger pour savoir pourquoi on obtient de si mauvais résultats. Pourquoi les militants qui avaient été si nombreux et si enthousiastes nous ont quitté et pourquoi on arrive pas à être attractif", confesse la députée LaREM de Paris Anne-Christine Lang au micro de BFMTV.

Constat partagé par son collègue Jean-Baptiste Moreau: "Il faut que des choses changent mais je ne crois pas au grand chambardement aujourd'hui avec des élections internes qui ne feraient que nous diviser".

Une déroute pour les marcheurs - de moins en moins nombreux à l'Assemblée - qui ont vu le numéro deux du parti, Pierre Person, annoncer lundi sa démission afin de "créer un électrochoc" chez LaREM, qui "ne propose plus d'idées nouvelles".

"Le chef de l'Etat compte sur lui-même pour se faire réélire"

Le bureau exécutif de LaREM a approuvé lundi soir la nomination de la députée de l'Essonne Marie Guévenoux et du président du groupe d'entrepreunariat social SOS Jean-Marc Borello en tandem pour diriger le parti aux côtés de Stanislas Guérini.

Un nouvel organigramme contesté par la députée des Yvelines Aurore Bergé qui a décidé de mettre fin à ses fonctions de porte-parole de La République en Marche.

En réalité, le président de la République ne pense pas pouvoir remporter la présidentielle de 2022 avec le seul soutien de LaREM.

"Emmanuel Macron veut créer une maison commune qui réunit à la fois LaREM et ses alliés du Modem et d'Agir, mais en même temps le chef de l'Etat n'a jamais aimé les partis il ne les aimera pas plus demain. En 2022 le chef de l'Etat compte sur lui-même pour se faire réélire", explique Elisa Bertholomey, journaliste au service politique de BFMTV.

Fragilisée, La République en Marche n'a plus de temps à perdre si elle veut espérer remporter les prochaines élections régionales, avec ou sans le soutien affiché de son fondateur.

Article original publié sur BFMTV.com