Des fossiles d’insectes vieux de 280 millions d’années et couverts de pollen

Kim Hong-Ji / REUTERS

Sur les berges de la rivière Sylva, en Russie, à quelques encablures du village de Tcherkarda, dans l’Oural, deux paléontologues russes et un biologiste polonais ont mis la main sur des fossiles d’insectes vieux de 280 millions d’années. Plutôt âgés, même pour des fossiles, “ces individus apparentés à la famille des perce-oreilles présentaient sur leur corps – tête, thorax, pattes, abdomen – une grande quantité de pollen”, racontent les chercheurs dans un article publié par la revue Biology Letters.

Du pollen vieux de près de 300 millions d’années ne peut appartenir qu’à une catégorie de plantes, les gymnospermes, dont font partie les conifères, par exemple. L’autre grand groupe, les plantes à fleurs, ou angiospermes, est apparu il y a 250 millions d’années tout au plus. Découvrir ces insectes a été pour Alexandre Khramov, de l’Académie des sciences de Moscou “comme toucher le passé. D’autant plus que cette trouvaille fait la lumière sur les prémices de l’évolution des insectes pollinisateurs en fournissant une preuve directe de la dispersion du pollen par des insectes du Paléozoïque [entre – 542 et – 251 millions d’années]”, confie-t-il au site Wion.

Pollinisateurs ou pas ?

De là à affirmer que ces insectes étaient des pollinisateurs stricts, qui n’avaient pas d’autres activités ni d’autres moyens de subvenir à leurs besoins énergétiques, il y a un pas que n’ose franchir le chercheur :

“Même s’ils pollinisaient des gymnospermes toute la journée, on ne peut pas le prouver avec certitude. En revanche, ce dont on est sûr c’est que ces insectes visitaient un nombre restreint d’espèces et transportaient leurs pollens en grandes quantités. Par conséquent, je ne vois pas pourquoi ils n’auraient pas été des pollinisateurs.”

La question de savoir quand les insectes pollinisateurs sont apparus est “passionnante”, mais encore en suspens, relève dans les colonnes de Wion Charles Wellman, paléobiologiste de l’université de Sheffield, au Royaume-Uni. “Cette découverte suggère que des insectes ont commencé à voler du pollen aux plantes pour se nourrir avant que cette pratique n’évolue et devienne indispensable aux deux parties.”

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