Fort Boyard, Heroes Academy... L'action game, ce concept de loisir d'intérieur qui veut détrôner l'escape game

"Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort!". Les fans de Ford Boyard connaissent ce slogan par cœur. Depuis le 29 juin, l'émission culte de France 2 a fait son grand retour sur les écrans pour sa 35ème saison, de quoi donner envie aux plus téméraires d'affronter eux aussi les Maîtres du Temps au sein de Fort Boyard Aventures, à Brétigny-sur-Orge (Essonne).

"Action game" officiel de l'émission télévisée, ce jeu immersif de 850 mètres carrés a ouvert ses portes en 2022 et accueille chaque année plus de 100.000 joueurs prêts à relever des défis. Dans la file d'attente, Maëva, 13 ans, est une grande fan du programme télé et connaît les missions sur les bouts des doigts:

"Il y a le museum, les énigmes, la salle de casino, mais ce que je préfère, c'est l'épreuve des cylindres!", énumère la jeune fille.

Clés, indices, épreuves physiques... Les règles et les épreuves sont les mêmes que celles de l'émission: pour atteindre la Salle du Trésor et espérer récolter le maximum de boyards en une heure de jeu, il faut faire preuve d'agilité et de réflexion. Seule différence, cette fois pas d'insectes ni d'animaux, l'action game se veut ouvert à tout public. "C'est un soulagement car je suis agoraphobe!", raconte la mère de Maëva venue l'accompagner.

Père Fouras, agent secret ou super-héros

L'action game se démarque de son prédécesseur l'escape game. Dans ce concept, on ne cherche plus à s'évader d'une pièce, mais on relève des épreuves physiques et intellectuelles pour marquer le maximum de points dans un temps limité. Contrairement à l'escape game "qui se limite aux énigmes, l'action game fait appel à la fois à la réflexion et à la force physique", explique Maxime 34 ans venu tester l'aventure avec une bande de potes.

"L'action game créé une excitation, car on endosse un rôle le temps d'une heure. On s'évade tout en étant dans l'action", souligne le jeune homme.

Pour Loïs Delteil, directeur d’exploitation de Fort Boyard Aventures, le succès des actions games repose aussi sur le concept d'immersion. "Les torches sur les murs, la petite musique en fond ou encore les énigmes du Père Fouras... On est tout de suite plongé dans l'univers Ford Boyard. Et c'est ce qui plaît aux gens".

Mais la marque n'est pas la seule à surfer sur la popularité des action games. Koezio, action game situé à Cergy (Val d'Oise) fait aussi beaucoup parler de lui. Dans cette salle obscure aux lumières phosphorescentes, vous évoluez le long d'un parcours d’entraînement, parfois hissé à 12 mètres de haut, afin de devenir un "agent d’élite". "On court, on rampe, on grimpe et en plus de ça, on résout des énigmes", énumère Bilal en sortant du complexe.

"Ce que j'aime, c'est qu'on sort de là épuisé. On a vraiment la sensation de s'être dépensé!", se réjouit cet amateur de sport âgé de 22 ans.

Trouver "un concept différent et original"

En 2020, le premier action game de France débarque à Paris. Imaginé par l'entreprise Team Break, Heroes Academy regroupe pas moins de sept salles dans un complexe de 400 m² destinés à faire de vous un véritable superhéros, grâce à une série d'épreuves physiques.

"L'idée était de sortir du traditionnel escape game et de proposer à nos clients quelque chose d'inédit, jamais fait en France!", explique Elisa Elbaz, fondatrice de la société Team Break.

Au moment du lancement de Heroes Academy, Team Break n'est pas à son coup d'essai et comptabilise déjà 15 structures d'espace games dans toute la France. Parmi les plus connues, l'escape game Koh Lanta, Prison Break ou encore Jurassic room. Mais, "le marché de l'escape game commençant à saturer, il fallait trouver un concept différent et original, cette fois davantage axé sur l'action. C'est pour ça que l'action game plaît autant finalement", détaille Elisa Elbaz.

Aujourd'hui, les acteurs se multiplient sur le marché de l'action game: Team Break, Fort Boyard Aventures, Time Tripper, Koezio, Game Side ou encore Prison Island. Mais il n'existe pas de statistiques sur ce phénomène, encore trop récent. Une étude réalisée par le cabinet Xerfi sur les loisirs en intérieur prévoit que d’ici 2025 les “escape rooms” ou escape games, "enregistreront les meilleurs taux de croissance annuels" en comparaison aux autres salles de jeux en intérieur.

"C'est un peu addictif"

Ce qui fait également le succès de l'action game est son système de score. "La particularité de ce type de jeu est qu'on doit marquer des points à chaque épreuve. Donc, forcément, on a envie de revenir pour faire un meilleur score que les autres équipes ou battre simplement le nôtre", affirme Clara, 27 ans, adepte des actions games.

Accompagnée de son groupe d'amis, la jeune femme de 25 ans se confronte une fois par mois à un action game et espère ainsi établir un nouveau record avec son équipe. "C'est un peu addictif en fin de compte! On s'amuse entre amis et on doit faire preuve de cohésion", confie-t-elle.

De cette façon, les enseignes parviennent à fidéliser leurs clients. "À l'inverse, une fois que l'on fait un escape game, on ne revient pas en général, puisqu'on connaît déjà le scénario", précise Loïs Delteil. Comptez en moyenne entre 25 et 40 euros pour une partie d'environ une heure.

"Ce n'est pas un prix qui me rebute. Je préfère payer cette somme et profiter plus près de chez moi que de faire un voyage!", estime Clara.

"Les action games ont un prix, c'est certain, mais quand on s'amuse, on regarde moins les dépenses!", ajoute-elle en riant.

Article original publié sur BFMTV.com