La forêt amazonienne brésilienne désormais émettrice nette de carbone

Les pertes de carbone de l'Amazonie brésilienne sont environ 18% supérieures aux gains.
Les pertes de carbone de l'Amazonie brésilienne sont environ 18% supérieures aux gains.

Un basculement majeur et inédit. La forêt amazonienne brésilienne, victime du changement climatique et des activités humaines, a rejeté ces dix dernières années plus de carbone qu'elle n'en a absorbé, selon une étude publiée cette semaine. Sans les forêts, un des « poumons » de la planète qui absorbe entre 25 et 30 % des gaz à effet de serre émis par l'homme, le dérèglement climatique serait bien pire.

Mais depuis plusieurs années, les scientifiques s'inquiètent d'un essoufflement des forêts tropicales, et craignent qu'elles puissent de moins en moins bien jouer leur rôle de puits de carbone. Et l'inquiétude vient notamment de la forêt amazonienne, qui représente la moitié des forêts tropicales de la planète. L'étude, publiée jeudi dans Nature Climate Change par une équipe internationale, se penche sur l'Amazonie brésilienne, qui représente 60 % de cette forêt primaire, et le constat est sombre.

Un frein au réchauffement climatique

Entre 2010 et 2019, cette forêt a perdu de sa biomasse : les pertes de carbone de l'Amazonie brésilienne sont environ 18 % supérieures aux gains, a précisé dans un communiqué l'Institut français de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae). « C'est la première fois qu'on a des chiffres qui montrent qu'on a basculé et que l'Amazonie brésilienne est émettrice » nette de carbone, explique à l'Agence France-Presse l'un des auteurs, Jean-Pierre Wigneron, chercheur à l'Inrae. Pour l'instant, a priori, « les [...] Lire la suite